Entendu sur Franceinfo.
L’Unaf, l’Union nationale des associations familiales, étude à l’appui, affirme que les enfants utilisent de plus en plus les écrans en général, depuis le début de la crise sanitaire.
France-Info a demandé à Michel Desmurget, directeur de recherche en neurosciences à l’Inserm et auteur de La fabrique du crétin digital, aux Editions Seuil, ce qu’il pensait de cette étude.
Voilà en résumé son commentaire :
« On atteint des niveaux de consommation d’écrans totalement extravagants ». Et de donner des chiffres : « Pour des enfants d’école maternelle, on frise les 3 heures, en fin de primaire, début de collège, on est à 5 heures, et pour les ados, on dépasse les 7 heures et je ne parle que des écrans récréatifs ».
Pour le chercheur, « cela prend du temps sur des activités beaucoup plus enrichissantes, lecture, sommeil, devoirs, interactions humaines et familiales et surtout, cela a des effets négatifs sur l’attention, sur les capacités d’apprentissage, la concentration donc c’est trop, c’est beaucoup trop ».
« Ce bombardement sensoriel est constant et on s’aperçoit que, quel que soit le type d’écran ludique, la télé, les jeux vidéo, les réseaux sociaux, on a des effets sur les résultats scolaires, sur le sommeil, sur les fonctions cognitives, et sur le développement du langage ».
Il faut fixer des règles dit-il encore. Exemple : « Au-delà de 5-6 ans, la littérature montre que si les contenus sont adaptés et que le sommeil est respecté, jusqu’à une demi-heure par jour il n’y a pas d’effets négatifs notables. On peut aller même aller « jusqu’à une heure » à condition de mettre des limites. « Pas dans la chambre, parce que cela fait exploser les consommations et les contenus ne sont pas toujours adaptés, pas le matin avant d’aller à l’école, pas le soir avant de se coucher parce que cela perturbe le sommeil, à cause de la sécrétion de mélatonine liée à la lumière des écrans ».
Peut-être la crise sanitaire a-t-elle une part de responsabilité mais « à chaque étude on pense qu’on a atteint un pic, qu’on est en haut de l’Everest, et à la suivante, la consommation d’écran est un peu plus importante ».
On se souvient qu’en 2017, des journalistes américains ont expliqué que des patrons de la Silicon Valley, comme Bill Gates et Steve Jobs en tête interdisaient l’utilisations des écrans à leurs enfants.
« Il faut toujours chercher dans quels cas les écrans peuvent être utilisés d’une bonne manière – les devoirs, ou rester en contact avec ses amis – et dans quels cas cela devient excessif, expliquait Bill Gates dans une interview : « Nous n’avons pas de téléphone à table lorsque nous prenons nos repas, nous n’avons pas donné de portable à nos enfants avant leurs 14 ans, même quand ils se plaignaient que des camarades en aient déjà. »
Tout à l’heure, j’ai vu un enfant de 2 ou 3 ans dans une poussette avec un téléphone portable dans la main avec lequel il jouait en se promenant, sûrement un vieux téléphone, mais était-ce nécessaire ?
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