Au départ on le feuillette. Comme un journal, on commence plutôt par la fin. Et puis non, on le lira comme elle l’a conçu du début jusqu’à la fin…
Dans ses 245 pages, Anne Roumanoff se livre avec des pensées, des chroniques, des extraits de ses sketchs, de ses interventions à la radio et à la télé, des encadrés sur sa vie et ses débuts d’artiste. Et des textes qui pourraient sortir tout droit d’un journal qu’elle écrirait comme ces quatre journées particulières consacrées au mercredi, jeudi, vendredi, samedi de l’attentat contre Charlie Hebdo. Elles se terminent par « Espérer le meilleur et craindre le pire ».
Beaucoup d’humour mais pas seulement. De l’émotion aussi. Et un vrai regard sur les choses de la vie. Des jeux avec les mots. Et des phrases que l’on ne pourrait pas écrire plus courtes. L’humoriste a un don du raccourci qu’on lui envie !
« Le sport, je suis croyante mais pas pratiquante ».
« Service public » ça ne veut pas dire « au service de public » ça veut dire payé par le public ».
Quand tu prêtes de l’argent à des amis, tu perds et l’argent et les amis.
16 Euros le café sur les Champs Elysées, c’est Georges Clooney qui les a préparés ?
Un ami m’a dit : « j’ai 4315 amis sur Facebook ». J’ai répondu : » déménage un jour férié et regarde combien il y en a qui viennent t’aider ».
« Quand on radie des chômeurs de Pôle Emploi, c’est pour aider le ministre à garder son emploi ».
« Je passe des essais pour un film de Claude Lelouch avec Vincent Lindon. C’est pour jouer le rôle d’une fille moche. La directrice du casting me rappelle : « Désolée, Anne vos essais étaient formidables mais on a trouvé une fille beaucoup plus moche que vous. »
« Dans les cours de théâtre, j’ai croisé beaucoup de jeunes aspirants comédiens…..Ce qui me frappe avec le recul, c’est que les stars du cours, celles sur lesquelles tout le monde s’extasiait, ont rarement fait une grande carrière. Ce sont souvent les gens apparemment les moins doués qui ont le mieux réussi : Vincent Lindon qui bégayait, Mylène Farmer qui passait une scène de Tchékov en chuchotant, Vincent Cassel qui parlait tellement vite que l’on ne comprenait rien à ce qu’il disait… et moi qui étais un peu pataude… »
Sans oublier les passages sur Sciences-Po dont elle est diplômée et qui sont trop longs à reproduire…
Best of Roumanoff. Pensées. Répliques et anecdotes. Anne Roumanoff. Cherche Midi. Collections Pensées
