des vêtements en ortie. vin + omi. Prince charles. velcorex-matières.

Des mannequins portant des robes produites avec des orties récoltées dans le parc du prince Charles ont défilé à Londres lors de la Fashion Week. Le duo de stylistes Vin + Omi, pionnier de la mode durable, a rencontré l’an dernier le prince de Galles, depuis longtemps féru d’écologie.

Vin :

« Nous discutions des différentes plantes sur lesquelles nous faisions des recherches, comme les orties, le raifort ou le cerfeuil sauvage et il nous a dit: +J’ai plein d‘orties à Highgrove House (ndlr: la résidence de campagne du prince Charles), pourquoi ne pas venir les prendre? ».

C’est ainsi qu’a débuté une collaboration improbable entre un membre de la famille royale et des stylistes qui se décrivent comme « très punks » en se cachant derrière de grandes lunettes de soleil.

« C’est une union très bizarre »

OMI :

 « Mais le prince Charles est « époustouflant. On ne penserait pas qu’un futur roi d’Angleterre s’intéresserait à ces questions » mais en réalité, « les discussions sur l’environnement le captivent ».

Un manteau d’ortie

 Parmi les pièces, un élégant manteau beige ressemblant à de la laine mais créé avec plusieurs milliers de plants d’orties. Les plants ont été collectés par une équipe d’étudiants de l’université Oxford Brookes puis débarrassés de leurs feuilles. Les deux stylistes ont développé une technique pour récupérer les fibres de chaque tige d’ortie puis les transformer en fibre duveteuse, blanchie avec des produits naturels qui ne nuisent pas à l’environnement.Plantes urticantes, souvent vues comme de mauvaises herbes, « les orties sont utilisées depuis les anciens temps pour faire des vêtements, par ceux qui n’avaient pas de terres », observe Vin.

Travailler ces plantes est « laborieux mais c’est faisable ».

Avec le jardinier en chef de Highgrove House, située dans le Gloucestershire (sud-ouest de l’Angleterre), le duo s’intéresse aussi à la façon dont d’autres éléments du parc voués à être jetés — comme des sacs à végétaux ou des pots de fleurs — pourraient être utilisés de manière créative. Du bois venant de la propriété du prince Charles a déjà été récupéré pour concevoir des bijoux.

 Du cuir de champignon 

Parmi les autres créations des stylistes, une chemise faite à partir de tubes de peinture recyclés et d’autres vêtements créés à partir de plastique collecté dans les fleuves et océans et réutilisé. Le Victoria and Albert (V&A) Museum, grand musée d’art et de design à Londres, compte acquérir certains de ces habits pour enrichir sa collection permanente consacrée à la mode durable.

« l’industrie de la mode ne fait pas grand chose, excepté du « green washing », des mesures superficielles pour se donner une bonne conscience en matière de protection de l’environnement. Nous, on se rebelle en allant à l’intérieur du système et en montrant ce qu’on peut faire ».Le duo travaille sur une quarantaine de projets, du Royaume-Uni à la Chine en passant par les Etats-Unis où ils transforment le plastique collecté dans le fleuve Hudson à New York en T-shirts distribués localement.

Ils explorent l’usage d’autres matières naturelles comme la fabrication de cuir à partir de marrons ou de champignons.

Commentaire de mon amie Catherine B., grande tricoteuse devant l’éternel notamment mais pas que : « Pour info, l’ortie ce n’est pas agréable à tricoter, c’est très sec, même pour filer, comme pour le lin il faut un seau ou un bol pour avoir les mains mouillées »…

Pour l’ortie, ce n’est pas une première. Habituée à proposer des tissus luxueux comme le velours et la soie destinés à des marques haut de gamme, Velcorex-Matières a décidé d’investir dans sa propre marque de vêtements 100% ortie. Vestes et pantalons en jean, la marque mise sur de l’intemporel pour commencer.

La Femme Qui Marche avec /AFP

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