Voilà ce que je lis ce matin dans la lettre de
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Le supermarché Super U de la commune rurale de Craponne-sur-Arzon, (2 000 habitants) plutôt isolée de Haute-Loire, prend une initiative surprenante et très intéressante.
Le Super U permet en effet à ses clients porteurs de sa carte fidélité de dépenser leur cagnotte dans une trentaine de petits commerces locaux sur la cinquantaine recensée sur la localité (les bars et tabacs sont exclus de cette opération).
Le principe est assez simple : les clients se rendent à l’accueil du Super U avec leur carte pour se faire remettre la somme qu’ils désirent, débitée de leur compte fidélité, sous forme d’un chèque cadeau qui pourra être utilisé dans l’un des magasins participants.
Ne reste plus alors au commerçant bénéficiaire de renvoyer ce chèque accompagné du ticket de caisse au Super U pour obtenir son remboursement.
Qu’en penser ?
Loin des grandes intentions délivrées par les élus locaux lorsque est abordée la question des centres- villes et de leur déshérence, les initiatives de certains commerçants viennent parfois apporter, par leur simplicité et leur bienveillance, des solutions concrètes, faciles à mettre en œuvre et inattendues comme celle imaginée par le Super U de Craponne-sur-Arzon.
Pourquoi la grande distribution devrait-elle toujours s’opposer aux commerces indépendants ? Certes, le supermarché « sacrifie » ici une partie de l’argent épargné par ses clients puisque celle-ci ne lui revient plus automatiquement mais il gagne en image, en citoyenneté et en buzz par sa contribution à la préservation de la vie dans sa ville.
Une compensation symbolique non négligeable et une manière de rappeler qu’un supermarché est aussi un commerce de proximité.
Une bonne entente entre tous les types de commerces au sein des petites villes est sans doute l’une des conditions pour aboutir à des propositions qui finiront par profiter à tous.
L’autre originalité de l’initiative vient de sa manière d’envisager la fidélité des clients puisqu’elle oriente celle d’un supermarché vers les commerces du centre-ville.
Pourquoi la fidélité à une enseigne serait-elle toujours récompensée par des avantages au sein de sa propre offre selon un principe implicite de « monogamie consommatoire » ? Ne pourrait-elle pas, aussi, servir à soutenir une cause plus large, un combat à mener, ici ou ailleurs ?