La scène ci dessus se passe dans une estancia de Patagonie. Il s’agit d’une démonstration de la tonte d’un mouton au ciseau telle qu’elle était pratiquée dans le temps par un gaucho. Le mouton a l’air très paisible ainsi mais dès que l’homme lâche son emprise, il prend la poudre d’escampette.
Un mouton, deux moutons … 5.000 moutons seront tondus pendant quatre jours au Dorat (Haute-Vienne) pour le 18e championnat du monde de tonte de moutons. C’est la première fois qu’il se déroule en France depuis sa création en 1977.
Plus de 320 compétiteurs venus de 34 pays, du Japon à la Norvège en passant par l’Afrique du Sud ou les îles Cook, vont s’affronter dans trois catégories: la tonte à la machine, aux forces (ciseaux) et au tri de laine.
Christophe Riffaud, président de l’Association pour le mondial de tonte de moutons (AMTM)
« Un championnat du monde, c’est tellement grandiose, tellement spectaculaire qu’on voulait faire découvrir ça aux Français. Dans les exploitations, les moutons sont tondus pour éviter des maladies liées aux tiques, mouches et autres insectes dans la laine. 90% de la laine française part en Chine pour être lavée et travaillée. On a une laine en France peu valorisée parce que la filière est mal structurée. C’est dommage. On veut faire prendre conscience que c’est un produit noble, naturel »..
Pour la finale de la tonte à la machine dimanche, 20 agneaux devront être tondus entre 12 et 16 minutes.
Les juges privilégient la qualité de la tonte : la laine doit être coupée en une seule fois, sans blesser l’animal, autrement il est prévu des pénalités.
La Nouvelle-Zélande, maîtresse de cette discipline, est favorite de ce championnat. Les Néo-Zélandais ont déjà remporté en 2017, à domicile, le mondial dans la catégorie tri de laine et tonte machine, l’Afrique du Sud dans celle des forces.
En France, où personne n’a jusqu’à présent été en finale d’un championnat du monde, 200 tondeurs sont regroupés au sein d’une association, principalement en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine où se trouve le Dorat.
Pour ce mondial, les meilleurs tondeurs et trieurs de laine français ont été sélectionnés : la jeune Lucie Grancher, 25 ans, des Alpes-de-Haute-Provence et Adèle Lemercier, 29 ans, des Côtes d’Armor pour le tri de la laine. A la tonte machine, Loïc Leygonie (Lot) et Thimoléon Resneau (Aude), Loïc Jauberthie (Lot) et Reinhard Poppe (Lot-et-Garonne) pour la tonte forces.
Un des objectifs du championnat est de faire le lien entre laine tondue et laine transformée.
Une centaine d’oeuvres, parmi lesquelles une tapisserie d’Aubusson, des jeans et une robe de mariée en laine, seront exposées au public. Ce dernier pourra également assister à des démonstrations de chiens de troupeau, de chevaux de trait ou encore à la fabrication du pain depuis la gerbe de blé, sur fond de musique avec de nombreuses fanfares.