Le samedi soir et le dimanche matin, il faut venir à l’avance pour espérer pouvoir assister, assis, à la messe de la chapelle de Cap Malheureux, à l’île Maurice.
Une chapelle, charmante, comme posée au bord de la mer et qui enchante les touristes de tous bords qui viennent la photographier à toute heure du jour.
La vue est magnifique à l’extérieur sur les îles, Coin de Mire notamment, l’îlot Gabriel ou l’île Plate, et à l’intérieur.
Nombre de jeunes couples qui ont choisi de se marier à l’île Maurice viennent d’ailleurs se faire photographier aux alentours.
La petite église Notre-Dame-Auxiliatrice, ses murs blancs, son toit rouge, les petits bateaux ou les barques de pêcheurs amarrés dans la crique…
Cap Malheureux, dans le nord, devrait son nom à la peine éprouvée par les Français en voyant débarquer ici les troupes anglaises en 1810, ce qui signifiait la perte irrémédiable de l’île.
Le Petit Futé donne lui une autre explication. Cap Malheureux serait ainsi nommé en raison des nombreux naufrages qui se produisirent sur le récif. Laquelle croire des versions, les deux ? Le guide vous conseille fort justement pour vous baigner en venant de Grand Baie de longer la crique pour y trouver une petite plage.
Ce dimanche là c’est le père Jocelyn Grégoire qui officie exceptionnellement pour la messe de 9 h 30 dans la chapelle de Cap Malheureux. Un sermon en 3 langues : le Créole bien sûr, le Français, et l’Anglais car des touristes britanniques assistent à la cérémonie. Et un « vrai festival » : il chante tout en expliquant très sérieusement la signification qu’il faut donner aux couleurs de la lithurgie. Il fait rire en parlant du diable qu’il ne nomme pas, apôtre évident d’une religion gaie et ancrée dans la vie quotidienne. Les fidèles sont sous le charme. On les comprend.
A la sortie de la messe, ils sont nombreux à venir le saluer et lui demander parfois de bénir un enfant ou un ado.
Je m’approche. Nous discutons quelques instants. Je termine notre conversation en lui disant : « Vous êtes une star ».
« Non, la star , c’est lui », dit-il en éclatant de rire et en montrant le ciel.
Une fois rentrée dans le campement (maison du bord de mer) que je loue à Cap Malheureux, j’interroge Internet.
Surnommé le “priest singer”, Père Jocelyn Grégoire se produit en effet sur scène pour des concerts spirituels et jouit d’une grande notoriété.
