Pour ceux qui ne l’ont pas lue, voilà l’histoire que je racontais il y a un an dans la Femme Qui Marche. Pour les autres, dans le débat actuel sur les cantines, relecture….. !
La scène se déroule dans une école ematernelle des Yvelines dans la région parisienne. Une ville plutôt nantie mais sans plus.
C’est l’heure de la récré. Françoise Q., l’une des institutrices qui surveille les enfants dans la cour, aperçoit une petite fille en pleurs par terre et qui a du mal à se relever. Elle va vers elle pour l’aider et la consoler et l’interroge : “ Qu’as tu, tu es tombée ? “ “Non. » C’est quelqu’un qui m’a poussée. “ “Et qui donc t’a poussée ? “ “Je ne sais pas. “ “Tu es sûre ? “ “Je ne sais pas”, dit encore une fois la gamine, qui se ravise : “si je sais, c’est un sanpor.”
Françoise raconte la scène perplexe le soir en rentrant à sa petite famille.
48 H après. Midi 15. L’heure de la cantine. Elle va comprendre pourquoi la petite a employé cette expression. Au menu, il y a du porc. Il s’agit donc de ne pas en donner aux petits de confession musulmane. Et le directeur, fébrile, lance à la cantonade pour que personne ne se trompe : “attention aux sans porc “ .
Fébrile car il se pourrait qu’il paie très cher la moindre incartade. Les animateurs presque tous musulmans veillent au grain et surveillent les instits qui servent les enfants. Les parents recommandent bien à leur marmaille de ne pas manger de viande. Et certains enfants parfois racontent à tort qu’on leur a servi du porc. Ils ont compris combien l’enjeu était de taille et combien ils pouvaient mettre le feu aux poudres. Dessin Christophe Besse.