frugalistes : arrêter de travailler sans attendre la retraite.

FIRE : c’est l’acronyme de Financial. Independence, Retire Early. Un comportement observé chez les Millennials qui consiste à réduire le plus possible ses dépenses pour épargner en vue de passer à la partie « récréative » de sa vie le plus tôt possible. L’objectif est de parvenir à constituer une réserve de 25 fois ses dépenses annuelles essentielles au cours de ses années de travail.

Voilà donc ce que je lis aujourd’hui 13 mai 2019 dans la lettre de repérage des micro-faits de L’Oeil de L’Observatoire Cetelem. Je vous laisse découvrir mon article du 27 juin 2018, il y a presqu’un an.OEIL-mode-07-rose-180.jpg

Lars Hattwig  n’a pas attendu l’âge de la retraite pour arrêter de travailler. Il y a 4 ans, cet ancien météorologue a réalisé qu’il n’avait plus besoin de salaire. Alors il a quitté son emploi pour vivre à sa guise, vers 42 ans.

Mais pour vivre comment ?  

« Pendant un an ou deux, j’ai été vraiment extrêmement pingre ». « J’évitais d’allumer la lumière chez moi, je surveillais régulièrement le compteur, j’achetais la nourriture la moins chère »; « Mais la phase est passée »;

Ce régime d’ascète est le rêve de ceux que l’on appelle les « frugalistes« , qui gagnent des disciples en Allemagne. Lui, a pris sa décision en 2004 mais il lui a fallu une dizaine d’années pour atteindre son objectif grâce à des économies drastiques et une stratégie de placements financiers judicieux, a fortiori après la crise de 2008, quand les bourses ont chuté et la valeur de ses actions a -provisoirement- fondu. Un petit malin en sorte ! Avec les nombreux livres ou sources d’information sur le sujet, pas besoin d’être un génie de la finance, dit-il. Hattwig aujourd’hui, coache quand il en a envie et contre rémunération, les prétendants frugalistes dans leur stratégie de placements financier et immobilier. Une activité qu’il décrit comme un hobby.

Vivre en dessous de ses moyens  

Leurs motivations sont politiques, écologiques, personnelles. Souvent issus de la classe moyenne, les « frugalistes » mènent une vie saine -dont la cigarette est bannie- et modeste. Voiture, grand appartement, vêtements de marques, nul besoin. « Ai-je vraiment besoin de toutes ces choses dont la société de consommation veut à tout prix me convaincre que j’en ai besoin? », résume Gisela Enders, auteur d’un livre sur le sujet : « il s’agit au fond de se libérer de « sa peur existentielle liée à l’argent », à la perte d’un emploi ou au stress qui rend malade ou conduit au burnout ».

Cette remise en cause est un préalable avant d’aller, éventuellement, plus loin. « Un frugaliste vit durablement en dessous de ses moyens avec l’objectif d’atteindre l’indépendance financière pour, au bout du compte, réaliser un rêve ou un souhait particulier », énonce Lars Hattwig.

A l’origine, cette tendance vient des Etats-Unis où sous l’acronyme anglais « FIRE » — pour « Indépendance financière retraite anticipée » — il est propagé par des blogueurs célèbres, dont leur star « Mister Money Mustache ».

En Europe, des initiatives se développent aussi lentement comme les « Semaines de l’indépendance financière » (FIWE, selon l’acronyme anglais), rencontres régulières entre membres de la communauté frugaliste organisées par un couple, parents de deux enfants, qui vivait autrefois en Allemagne et est installé aujourd’hui en Roumanie.

Egoïstes ?

Un choix qui leur vaut des critiques: comment la société solidaire peut-elle continuer à fonctionner si de plus en plus de personnes — qui ont profité du système par exemple en allant à l’école ou en apprenant un métier — paient moins ou plus du tout de cotisations sociales? Lars Hattwig,  dit souvent recevoir sur son blog des messages dans ce sens mais il y voit une certaine « jalousie ».

Quand ils quittent la vie professionnelle classique, la plupart des frugalistes trouvent une nouvelle motivation, souvent dans des domaines du bénévolat, souligne Gisela Enders, pour qui le vrai débat est ailleurs: « Nous devrions plutôt réfléchir à la qualité de vie professionnelle qu’offre aujourd’hui notre société pour que des jeunes de 25 ans en viennent à dire: je veux m’arrêter de travailler à 40 ans ».

La Femme Qui Marche /AFP.

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