La course à pied, un sport populaire ?
Certes on peut s’entraîner en bas de chez soi mais aujourd’hui le coureur à pied dépense en moyenne 500 euros par an pour sa pratique. Et oui 500 euros par an…
Entre le prix des chaussures, des appareils connectés ( infos sur les dénivelé, parcours, temps, kilométrage, vitesse) et des frais d’inscriptions aux compétitions, la course est devenue synonyme de grosses dépenses.
Christopher Hautbois, maître de conférences à l’université Paris-Sud, spécialiste du marketing sportif.
« La course à pied n’est plus un sport, c’est un produit très +marketé+. C’est comme pour les voitures, si l’on veut avoir accès au top, il faut payer ». »Assimilée au sport santé, c’est dans l’air du temps, les gens sont prêts à y consacrer beaucoup d’argent. « La course à pied est toujours possible à moindre frais », en se contentant de l’essentiel. « Mais simplement, par rapport aux années 1980, où c’était l’activité la plus ennuyeuse du monde, la perception a changé. C’est devenu un phénomène de mode, qui se marie très bien avec le digital ».
Les fabricants assurent pourtant vouloir équiper tout type de consommateur : Asics, lance une paire de chaussure à 250 euros mais propose des modèles d’entrée de gammes à 70 euros ; Décathlon se vante de pouvoir fournir une panoplie de coureur complète à 120 euros.
Les frais d’inscription ont connu une forte inflation en 10 ans : entre 18 et 20 euros en plus en moyenne pour les marathons français.
Sur le prestigieux marathon de Paris, qui attire 60.000 participants, les prix montent chaque année, avec un dossard minium à 89 euros cette année.
Clara Bertinatti, responsable de l’organisation des épreuves de running pour ASO.
« Le dossard est plus cher car l’expérience et l’organisation ne sont pas les mêmes. Nous proposons des séances d’entraînement aux inscrits, des guides pour s’entraîner. Il y a également d’importants coûts de sécurité, des sas de départ énormes à mettre en place, un coût logistique, une arrivée grandiose avenue Foch. Le standing de l’épreuve influe sur le coût du dossard ».
Le marché de la course à pied représente en France un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros dont 500 seulement pour les chaussures, soit plus que le marché du sport roi, le football (environ 450 millions d’euros), mais derrière le cyclisme.
13,6 millions de Français la pratiquent, du coureur régulier au coureur du dimanche, et 5 millions la considèrent comme leur sport N.1..
la Femme Qui Marche avec /AFP