« OK boomer ». Si vous ne connaissez pas encore l’expression, je prends le pari que vous ne perdez rien pour attendre si vous appartenez à la génération des baby-boomers, comme moi, (les « vieux » nés entre 1946 et 1964). Elle se propage depuis l’automne sur les réseaux sociaux à la vitesse de l’éclair, notamment sur le réseau TikTok, l’appli préférée des ados. Et elle est employée par les jeunes en général.
« OK boomer » sert de manière péjorative à » balayer, contrecarrer, ou tourner en dérision des jugements perçus comme mesquins, dépassés ou condescendants, de la part de personnes âgées, particulièrement les baby-boomers. Une façon de répliquer à ce qui est perçu comme une résistance au changement (technologique, climatique), ou à l’opposition des idéaux des générations montantes.
« OK boomer ». Autrement dit cause toujours mon lapin, toi le baby-boomer, moi qui suis jeune je n’en ai rien à faire de tes réflexions. Reconnaissons que la réplique s’avère cinglante et efficace. Difficile de faire plus simple et plus court !
A l’origine, une vidéo mise en ligne en juillet dernier. On y voit d’un côté, un homme d’une soixantaine d’années déclarer que les « millenials », (nés entre 1980 et 1996), et la « Génération Z » (ceux nés après), sont atteints du syndrome de Peter Pan. Il les prie d’arrêter de rêver à une « société utopique » et « d’accepter la réalité ». Et de l’autre côté, on y voit un jeune visiblement lassé de ce laïus brandir simplement un cahier d’écolier sur lequel il a griffonné « OK Boomer ».
« OK boomer » doit ensuite sa popularité à une parlementaire de Nouvelle-Zélande. Chloë Swarbrick a compris son potentiel. Elle l’emploie pour remettre à sa place un de ses collègues, plus âgé, qui essaie de la déstabiliser alors qu’elle intervient sur le changement climatique.
Dans la foulée, cela donne des idées à Politico, un média politique basé à Washington qui joue avec le mème,(1) en intitulant un article sur la possible candidature de Michael Bloomberg à la présidence américaine « OK Bloomberg ».
Simple conflit de génération, racisme anti-vieux ? Détestation légitime, manque de respect ? Volonté de ne pas confronter ses idées ? L’expression va-t-elle perdurer ? Certains linguistes américains soulignent que » très souvent, quand les médias traditionnels s’emparent d’une expression populaire chez les jeunes, sa fin est proche »
Je vois pour ma part de l’avenir à cette expression insolente.
(1) définition du mème : un mème Internet est une idée ou un concept simple, propagé à travers le web. Cette idée peut prendre la forme d’un hyperlien, d’une vidéo, d’un site Internet, d’une image, d’un hashtag, d’un personnage récurrent, ou simplement d’une phrase ou d’un mot.
La Femme Qui Marche avec /Wikipédia.