Il est midi. Début du Quai Malaquais, dans le VI ème arrondissement. Deux jeunes vêtus de gilet fluorescents grimpent à hauteur du visage de la statue personnifiant la République de Jean-François Soitoux, glaive à la main, couronne de laurier sur la tête. Première représentation officielle de la République, commandée par le gouvernement de la II ème République, à l’issue d’un concours lancé en mars 1848.
De loin, on pourrait croire à deux agents de la Mairie de Paris venus l’entretenir ou la réparer. Un dimanche matin, non, ce n’est pas crédible. Ils en descendent très vite. Et c’est là qu’apparaît le nez de clown qu’ils lui ont apposé. (Photo à la une : Na Huang)
Une blague de potache ou d’étudiants des Beaux-Arts ?
Ils partent en courant. On meurt d’envie de les remercier de cet intermède attrayant et bon enfant.
Mais, quelques mètres plus loin, des policiers les attendent, leur voiture cachée par le mur du Palais de l’Institut.Il y a sûrement plus important et plus grave à surveiller. ( Photo de dos, juste avant d’être interpellés : Frédéric Rousset ).
13H. Le nez de clown est toujours là.
Combien de temps va-t-il y rester ? Qui va l’enlever ? Quand ? La voiture de police a disparu et les jeunes aussi. Ont-ils été arrêtés et verbalisés ?
je l’apprends ce lundi soir : A l’occasion de la journée des Droits de l’enfant, Clowns Sans Frontières a posé 1 000 nez rouges sur plus de 400 statues en France.
De dos, juste avant d’être interpellés.
Photo : Frédéric Rousset.
