l’hypnose dans tous ses états.

Discipline très en vogue, l’hypnose qui se développe dans les hôpitaux (accouchement, rééducation d’AVC ou d’accident…) ou en ville, tient son congrès jusqu’à Paris jusqu’à samedi avec 2.500 participants de 56 nations et des interventions aux intitulés parfois obscurs ou cocasses.

« Lutinothérapie, hypnose quantique, ou systémique »…sont inscrits au programme d’une discipline dont le champ traditionnel en psychologie s’est étendu à la prise en charge de la douleur, attirant des anesthésistes, médecins généralistes, infirmières, dentistes, kinés…

Le docteur Claude Virot, psychiatre et directeur du congrès.explique que « dans l’hypnose dite ericksonnienne (du nom du psychiatre américain Milton Erickson, pionnier du renouveau de l’hypnose), la plus courante, on travaille beaucoup avec des histoires et des métaphores comme supports ». D’où des « jeux de mots » et des titres « cocasses » qui suscite par ailleurs certaines réserves.

La lutinothérapie du kinésithérapeute Jean-Christophe Le Danvic, basée sur sa propre expérience, suggère aux patients, dans le cadre de l’auto-hypnose, « d’abriter » des lutins en échange de « menus services » comme d’aider à combattre des douleurs rebelles.

L’hypnose ericksonienne repose sur la suggestion librement consentie, rassure Christine Vevaeke, kinésithérapeute dans un centre de rééducation à Rennes qui pratique cette « thérapie complémentaire » sur « prescription médicale ».   Ses patients : des blessés de la moelle épinière, des hémiplégiques après AVC, beaucoup de lombalgies chroniques…Cela permet de rendre les soins moins douloureux, et de casser le « cercle vicieux » anxiété-mauvais sommeil-fatigue-douleur, selon cette professionnelle qui recourt aussi à l‘auto-hypnose.  « Il faut une motivation du patient », dit-elle. « Il y a des échecs et on ne peut pas dire que l’on a 100% de résultats ».

Essor de l’auto-hypnose.

L’auto-hypnose s’est développée depuis 4 à 5 ans, de plus en plus de soignants l’intègrent dans leur arsenal thérapeutique afin que les patients s’en servent, note de son côté le Dr Virot. « Il y a dix ans, on s’en servait peu et pas bien, on a beaucoup progressé dans la manière de l’utiliser » poursuit-il en évoquant des douleurs chroniques très handicapantes.  Elle a en tout cas un adepte célèbre, attendu au congrès: l’aventurier suisse Bertrand Piccard, également médecin psychiatre, qui s’en sert pour maîtriser son sommeil, quand il vole avec l’avion solaire Solar Impulse.

Le congrès abordera notamment les « pathologies digestives, comme l’intestin irritable, qui ont fait l’objet d’études cliniques. Cela donne des résultats intéressants, mais il ne faut pas rêver, ce n’est pas le miracle pour tout le monde », prévient le Dr qui milite pour la « reconnaissance de la formation par un diplôme officiel ».

En pratique, on parle pour l‘hypnose d' »une aptitude naturelle » comme lorsque l’on est « dans la lune », perdu dans ses pensées, mais aussi de relaxation, de « transe » et d’état de « conscience modifiée ».     Pour le Dr Patrick Bellet, président de la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves (cfhtb.org), organisatrice du congrès, l’hypnose réhumanise les soins comme en témoigne son livre sur l‘hypnose qui  vient de paraître aux éditions Odile Jacob.

  le processus hypnotique kezaco ?

« Personne ne le sait très bien », sinon qu’on observe à l’imagerie IRM un fonctionnement du cerveau « très spécifique ».

Mais le congrès a ses détracteurs.  L’Association française pour l’information scientifique (Afis) par exemple juge qu’il « mélange dangereusement médecine, spiritualisme et ésotérisme » en épinglant, entre autres, « la physique quantique appliquée à l’hypnose » ou l' »hypnothérapie énergétique« . Les thérapies complémentaires, comme l‘hypnose ou l’acupuncture,  doivent « rester à leur juste place » comme méthodes pouvant compléter les moyens de la médecine, estime pour sa part l’Académie de médecine. ( Commentaire de la Femme Qui Marche : si la médecine était une science exacte, cela se saurait !  Les spécialistes interrogés sont très honnêtes dans leurs appréciations.)

Source : Brigitte Castelnau de l’AFP.

 

 

 

Soyez le premier à commenter