C’est sa belle-mère, la Nonna Theresa, originaire de Genova, qui lui a donné le goût de la cuisine italienne, il y a maintenant 18 ans. Et à cette simple évocation, la voix de Mireia se teinte de nostalgie et ses yeux s’embrument : “Je lui dois tout. Ma mère m’a bloquée et ne m’a rien transmis car la préparation des repas relevait de la simple obligation de nourrir les siens “.
C’est sa belle-mère qui lui a appris par exemple à faire les ravioli. Les deux femmes en préparaient pour toute la maisonnée, la famille réunie pour les fêtes, celles de Noël notamment. Eux allaient se promener. Elles, restaient près des fourneaux, un verre à la main, des confidences, des rires ou des pleurs au bord des lèvres.
Son amour de la cuisine italienne, Mireia l’espagnole, l’a donc mis au service de l’épicerie qu’elle a installée à Barcelone, non loin de la place d’Espagne. Des débuts difficiles. Un associé indélicat. Des travaux devant la boutique. Elle se félicite d’avoir tenu bon : on vient des quatre coins de la ville y faire ses emplettes. Les grands hôtels lui envoient leurs clients. Dernièrement, un Qatari voulait que toute affaire cessante elle vienne s’installer dans son pays !
On y trouve la meilleure burrata qui soit, ( un fromage semblable à une mozzarella, avec un cœur crémeux, originaire des Pouilles). Un délicieux pecorino de Sardaigne ( fromage au lait de brebis), des ravioli géants aux truffes ou des tagliatelles qu’elle prépare elle-même selon une recette gardée secrète qu’elle tient d’un restaurant romain où elle a fait ses classes. Sans oublier les lasagnes sans viande mais avec les légumes de saison. Sans oublier non plus les pizzas maison elles-aussi avec une pâte cuite au feu de bois par un napolitain, installé comme elle à Barcelone.
Avec Aldina et Marco, Mireia forme une petite famille dans l’épicerie. Ils aiment répondre aux questions des clients qui viennent et reprochent aux Espagnols leur manque de curiosité envers les bons produits.” Ils ont perdu et ne recherchent pas le goût des saveurs authentiques. Les Espagnols n ‘ont pas fait la révolution des saveurs “ dit elle en riant et en jonglant allègrement, des expressions très imagées à la clef, de l’espagnol à l’italien en passant par le français et par le catalan.
Epicerie Peccati di gola . Peccati di gola cela signifie Péchés de gourmandise !
Provença, 56 Barcelona .
Lundi-Vendredi 10.30-15 et 17.30-22h. Samedi 10.30-15 et 19-21.30h