Des chasseurs avec des chieins traquent les rats dans les rues de new-york.

Comment éradiquer les rats dans les villes….

En les chassant avec des chiens dressés pour cela ! Est-ce efficace ? Oui si l’on en croit les membres de l’association new-yorkaise R.A.T.S.

Ce vendredi soir, il est pratiquement minuit lorsque 8 chasseurs se retrouvent avec leur chien dans les ruelles de Lower East Side.

Impatients, les chiens, des terriers pour la plupart, tirent sur leur laisse avant de plonger dans des poubelles. Quelques secondes plus tard, ils ressortent avec un rongeur entre les dents. 

« Ils sont dressés pour ça. Ils vivent pour ça ».. 

Les rongeurs new-yorkais sont célèbres: la sagesse populaire veut que la première métropole américaine compte autant de rats que d’êtres humains (plus de huit millions). On dit la même chose des rats parisiens. La ville teste régulièrement de nouvelles techniques pour les neutraliser, comme de la glace carbonique ou des bains d’alcool. 

Au début de la pandémie, les autorités sanitaires fédérales ont prévenu de possible  »comportement inhabituel et agressif des rongeurs », la fermeture des restaurants et des bureaux les ayant privés de nourriture. 
Cela n’a pas dissuadé les bénévoles de l’association. Leurs battues nocturnes sont simplement devenues moins fréquentes. 

Leur technique: des chiens à courtes pattes, comme les terriers de chasse, débusquent les rongeurs au milieu des sacs poubelle qui s’empilent le soir sur les trottoirs new-yorkais, ou dans les buissons. Des chiens aux pattes plus longues, comme les Bedlington terriers, se placent en retrait pour mieux se jeter sur eux lorsqu’ils essaient de s’échapper. 

Pour débusquer les rats, certains, comme Reynolds, 77 ans, frappent d’abord les poubelles avec une barre de métal, tandis que Middleton jette carrément son terrier, nommé Rommel, directement dans les poubelles. 
« Vas-y, Rommel, attrape-le! » crie le groupe. Quelques instants plus tard, après quelques couinements, Rommel, la gueule ensanglantée, ressort avec un rat, réjouissant les chasseurs. 
Les rongeurs morts sont ramassés par la queue et jetés dans un sac en tissu, puis décomptés en fin de tournée. 
Sophia Pierce, qui a rejoint RATS avec son teckel Lita il y a un an, reste impassible devant le massacre des rongeurs.  
« On s’habitue. Les gens qui voient ça pour la première fois sont plus sensibles que nous ». 

« Tuer les rats avec un chien n’est pas plus cruel que de mettre de la mort-aux-rats ou des pièges collants ».  

L’association intervient à la demande des habitants. La mairie de New York ne soutient pas ses méthodes, estimant que les chiens risquent de contracter la leptospirose. Mais comme elles ne contreviennent pas aux règles sanitaires, elle ne les interdit pas non plus. 

« Parfois, quand on fait trop de bruit, on nous jette une cannette de bière, mais la plupart du temps, on est bien accueillis ».

Mais l’organisation de défense des animaux PETA, fulmine: ces tournées sont  »archaïques, dépravées et illégales. » 

Michael Parsons, expert en rats à l’université de Fordham, compare ces battues à la pose de  »pansements sur un cancer ». Limiter les déchets alimentaires et les quantités de poubelles est bien plus efficace, dit-il. 
Reynolds reconnaît que RATS ne diminue pas sensiblement la population de rats new-yorkais, mais estime néanmoins  »apporter quelque chose à la société » 
L’association fournit des échantillons d’ADN pour des recherches universitaires, et des rats congelés à un centre local de secours aux rapaces.  
Quant aux bénévoles, ils sont ravis de voir leurs chiens développer leurs instincts de chasseurs. 

« On fait de la lutte contre les nuisibles, mais on est là pour nos chiens, pour qu’ils puissent s’entraîner ».

Après trois heures de traque, Greg aligne au sol les prises de la soirée: 26 rats. 
« D’habitude, on en a une quarantaine. C’est un peu léger. On vient clairement trop souvent ».

La Femme Qui Marche avec/AFP. 

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