Quelle histoire ! Et quoi que devienne l’indépendance autoproclamée de la Catalogne, elle aura déjà commis des dommages collatéraux douloureux au sein de la population... On ne se parle plus guère dans de nombreuses familles, avec ses amis et des couples font chambre à part.
Nous sommes ici sur la Costa Brava, sur le sentier de randonnée qui mène de Port Lligat au phare du cap de Creus, si cher à l’enfant Dali. Le chemin serpente au milieu des oliviers que des hommes battent avec un bâton pour en faire tomber les olives.
Au sortir d’un tournant, en pleine campagne, un drapeau catalan comme on en voit dans les villages de la région. Sur les maisons, il s’accompagne de calicots de toutes les couleurs qui prônent le « Si » au référendum. Il n’y en a pas des tonnes mais on en aperçoit régulièrement.
Ici dans les rues, tout le monde, vieux, jeunes ou moins jeunes, parlent le catalan. Certains panneaux dans les sites touristiques sont également écrits dans cette langue uniquement. Peu d’espagnol ou alors il s’accompagne du français et de l’anglais.
Nous n’avons pas eu l’occasion de rencontrer des indépendantistes. Le hasard ! Mais des femmes nous ont confié leur désespoir, en pleurant. Ainsi, Carmen, dit qu’elle se sent catalane mais aussi espagnole, et qu’elle est désespérée. Elle explique le caractère catalan, indépendant, la Catalogne si souvent convoitée et déchirée. Elle explique que son neveu a été laissé en pleine rue à Madrid par le papa qui le raccompagnait parce qu’il avait parlé catalan au téléphone avec sa maman… » Dans ma voiture, on ne parle pas catalan »…. D’ailleurs en son temps, Gaudi avait été arrêté pour les mêmes raisons !
Mais les Catalans n’en perdent pas pour autant leur sens de l’humour.
Et Carmen cite sa soeur « une femme formidable, qui n’a pas été épargnée par la vie » mais reste drôle. Le jour de l’indépendance autoproclamée par Puigdemont, elle a reçu d’elle le sms suivant. » Je me sens cultivée désormais car je parle une langue étrangère ». Sa soeur ne parle que le catalan et l’espagnol !