misère dans les rues de paris.

Dure, dure la matinée dans les rues et le métro de Paris…..

Vers 8 h et demi, rue Saint Denis, une femme se promène nue, vitupérant avec éclat contre des absents. Je n’ai pas pris de photo. Vous comprendrez. Je croiserai ainsi plusieurs de ces hommes et de ces femmes, se parlant à eux-mêmes haut et fort.

Un peu plus loin, dans le Marais, une femme, hirsute, entretient une conversation imaginaire au téléphone mais elle n’a pas de portable, devant la portière d’une voiture qui doit lui servir de domicile. Elle est remplie à rabord d’objets en tout genre et de sac poubelles qui ne laissent qu’une place minuscule à un éventuel conducteur.

Dans le métro, des vieux et des jeunes se succèdent pour mendier.

Ligne 12. Un homme âgé, le visage émacié, monte. Il ne regarde personne et se met à chanter « Mon vieux », la chanson immortalisée par Daniel Guichard. Il n’a pas de voix. Il chante mal mais à l’entendre, on a la gorge nouée. Un jeune lui donne une pièce. L’homme la prend tout en chantant et la pose par terre à ses pieds. Je n’ose pas lui donner la mienne avant de descendre de la rame. Il se signe.

« Dans son vieux pardessus râpé
Il s’en allait l’hiver, l’été
Dans le petit matin frileux
Mon vieux.

Y avait qu’un dimanche par semaine
Les autres jours, c’était la graine
Qu’il allait gagner comme on peut
Mon vieux…… »

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