Un prénom c’est pour la vie encore que… On peut se faire appeler autrement dans la vie courante ou adopter un surnom.
Je me souviens avec effroi du jour où notre deuxième fils est rentré en pleurant de l’école élémentaire, genre plus ou moins 7 ans, en me disant :
« Maman je veux changer de prénom.«
« Ah bon, mon chéri mais pourquoi ? Tu ne l’aimes pas ? Je le trouve joli moi «
« Tout le monde se trompe et on m’appelle Romain ! J’en ai marre «
« On t’appelle Romain ? Mais ce n’est pas grave ça mon chéri ! tu n’as qu’à faire remarquer à la personne qui se trompe que tu t’appelles Roman en insistant : cela se prononce Romane, comme s’il y avait un e à la fin ».
Je ne sais s’il a suivi le conseil toujours est-il que je n’en ai plus jamais entendu parler.
Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, notre prénom nous suit toute notre vie et influence parfois la perception que les autres ont de nous. Mais quel est réellement son impact sur notre identité ? Et comment les Français choisissent-ils celui de leurs enfants ?
La dernière étude FLASHS a interrogé 2000 Français et Françaises sur leur rapport à leur prénom, les critères de choix parentaux et les idées reçues qui entourent cet élément clé de notre identité. Et voilà les résultats : (Etude complète sur https://www.irss.fr/etudes/)
Un prénom, une impression… un jugement ?
- Près d’un Français sur trois reconnaît avoir déjà jugé une personne en raison de son prénom. (Il faut dire que certains prénoms reflètent le milieu social ou une période donnée. On peut imaginer l’âge d’une Colette sans la voir ).
- Et à ce propos je me souviens de ce qui m’est arrivé un jour au service administratif de France-Inter. J’étais venue chercher mon bulletin de salaire.
- La secrétaire me demande si je peux en prendre un pour une autre journaliste : Ginette Maguadoux . « Ginette Maguadoux » dis-je « Je ne connais pas. » » Mais si » me dit-elle, vous partagez le même bureau. « Le même bureau ? »En fait à l’antenne et probablement dans la vie courante, elle se faisait appeler Sophie Dumoulin. Beaucoup plus chic, vous en conviendrez pour une critique de cinéma !
- Majoritairement aimé, parfois reproché
- 93% des Français et Françaises aiment leur prénom ;
- Mais 7% l’ont déjà reproché à leurs parents, et 11% y ont pensé sans jamais oser le dire ;
“On va l’appeler Charles, maman va adorer !”
- 73% des parents décident ensemble du prénom de leur enfant ;
- Les hommes sont davantage attachés à l’avis de leur famille lors du choix (32% contre 20% des femmes) ;
- Et pourtant, ce sont souvent les femmes qui ont le dernier mot (19% contre 10% des hommes)* ;
*Faire plaisir à belle-maman oui, mais pas pour tout !
Un sujet de moqueries pour certains…
- 1 Français sur 5 a déjà été moqué à cause de son prénom, surtout pendant l’enfance ;
- Paradoxalement, ce sont ceux qui apprécient le plus leur prénom (les jeunes), qui subissent le plus de moqueries (42% des 18-24 ans contre 8% des +65 ans) ;
Nutella, Clafoutis, Titeuf, Anomalie… Vers un encadrement des prénoms ?
- Près de 6 Français sur 10 estiment qu’il est essentiel de protéger l’intérêt de l’enfant en maintenant un certain contrôle dans le choix des prénoms ;
- 11% jugent même nécessaire de renforcer cet encadrement.
Aujourd’hui, on peut donner n’importe quel prénom à un enfant voire en inventer un de toute pièce. Il y a encore une vingtaine d’années, l’Officier de l’état civil avait tout pouvoir pour vous le refuser ! Il n’aime toujours pas les orthographes excentriques ou étrangères. L’un d’entre eux a refusé par exemple un prénom écrit avec un n surmonté d’un signe appelé « tilde », symbole de la langue espagnole et dont le son correspond à celui de « gn » en français.