Une phrase devrait nous mettre la puce à l’oreille ! Et pourtant non. On la garde au creux de l’oreille, et on se laisse emporter. Si on ne connait pas la nouvelle de Stefan Zweig d’où est tirée cette pièce, on ne peut pas imaginer la fin. Elle est servie ici par des dialogues magnifiques, un très beau jeu d’acteur, très efficace et un décor inspiré des années 50 qui ajoute à « La Peur« . Comme des boites sur roulettes qui cohabitent et que l’on ouvre au fur et à mesure du suspens et des protagonistes en présence. (Avec en prime Guitar Boogie…)
La Peur » ! Bienheureux les couples qui ne connaissent pas les tourments du mensonge et de l’infidélité, des trahisons et des manipulations. Mais qui manipule qui ?
Stefan Zweig, l’auteur du « joueur d’échecs », et de « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » excelle dans la description des tourments intérieurs de ses héros et dans l’analyse très fouillée de leurs sentiments et des relations qu’ils entretiennent avec les autres. Le texte initial publié en 1920 comprend 50 pages et c’est là qu’intervient l’adaptation d’Elodie Menant. La pièce a fait un tabac au Festival d’Avignon et a tourné en Province pendant deux ans avant de se jouer à Paris
« La Peur » raconte l’histoire d’Irène, une femme bourgeoise qui trompe son mari, Fritz, un avocat pénal auquel elle est mariée depuis 10 ans. Mais un jour Elsa, qui se présente comme la compagne de son amant, menace de tout dévoiler. Et c’est là que commence un chantage qui semble sans fin, sans issue et terriblement angoissant…Les spectateurs assistent impuissants au vacillement d’un couple qui ne se comprend pas ou plus.