Hervé Josserand porte très bien ses 60 ans. Les pieds ancrés sur terre, il fait partie de ces gens qui rayonnent car ils ont choisi leur vie. Le teint bronzé. Pas seulement une question de soleil. Plutôt celle d’une vie au grand air rassérénante !
8 ans déjà. Devant une nouvelle génération de collègues et l’arrivée des nouvelles technologies, il en a eu assez de ce boulot d’informaticien au sein de “Carrefour France “ à Mâcon. Il faut dire qu’au bout d’une trentaine d’années passées dans la même entreprise, on a légitimement l’impression d’en avoir fait le tour ! “Je ne me sentais plus bien “ dit-il.
Ce métier de guide de pays l’a toujours titillé. Son Mâconnais, il le connaissait déjà sur le bout des doigts. Le bout des pieds devrais- je dire tant il l’a arpenté en vélo….Alors comment le faire découvrir aux autres ?
Hervé Josserand demande à suivre une formation en plus de son job : “une vraie thérapie pour moi, un rayon de soleil “ dit-il encore. Quand un plan social arrive, il n’hésite pas. Il quitte “Carrefour France “ avec un pécule.
Il se lance et crée son entreprise Ânecdote.
Il a des ânes et il les aime et il propose des promenades pour les petits et les grands enfants avec eux. Il organise des randonnées souvent couplées à des dégustations oenologiques : Pouilly Fuissé ou Saint- Véran pour ne citer que ces vins. Il y en a d’autres…Il organise des visites pour les scolaires. Participe à la formation de brigades vertes… Veille aux chevaux qui vivent sur la Roche de Solutré dans le cadre de Natura 2 000…..etc.
Pour l’avoir vu à l’oeuvre, il a tout bon et tout compris de ce métier de guide de pays. Pour être crédible, il pense qu’on ne peut l’exercer qu’avec de la bouteille ! Ce n’est pas donné à tout le monde de savoir aller à la rencontre des autres, de les écouter, de les faire parler et surtout de savoir de quoi l’on parle…
Hervé Josserand a beaucoup lu. A beaucoup randonné. Le vélo, il connaît. Les ânes, les chevaux, la nature et la montagne aussi. “J’ai eu une vie bien remplie et j’espère encore la remplir “ !
Lui considère qu’il a fait le tri entre l’indispensable et le superflu.
Son salaire, avec tout juste le smic, il l’a divisé par 3 ou 4.“ Cela pose des problèmes au début, après on s’adapte”…Sa femme lui reproche parfois le manque de sorties. Pourtant, elle aussi a changé de vie. D’employée de banque, elle est devenue assistante de vie scolaire.
Mais ils n’ont pas eu à déménager de leur maison de Charnay-lès-Mâcon.
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