Voilà la lettre publiée aujourd’hui par la
Ligue des Optimistes <infos@printempsdeloptimisme.com
Le titre est magnifique S’EN SORTIR SANS SORTIR
Ayant été contaminé très rapidement par un membre de ma famille, je suis confiné depuis plus d’un mois. Pas toujours simple même si, du fait de mon métier, je travaille très souvent de chez moi. La distance entre ma chambre et mon bureau étant de 5 mètres, cela ne change pas grand-chose, à ceci près que je ne fais plus de conférences et, ça, cela me manque énormément.
Les semaines passant, j’ai cherché des solutions pour que cette période passe le plus facilement possible. C’est l’idée de cet article : vous donner des idées pour qu’au final, nous puissions garder de bons souvenirs de cette période si difficile.
1- Réinventons-nous
En écoutant les informations, j’entendais des marins pécheurs qui, ne pouvant plus travailler ont eu l’idée de produire du gel hydro-alcoolique grâce à un stock de 3 millions de bouteilles qu’ils avaient. Ils ont fait valider leur procédé par les autorité sanitaires… et c’était parti ! Ailleurs, Malou, une couturière alsacienne à la retraite s’est remise à travailler pour confectionner et offrir des masques chirurgicaux aux soignants de sa région.
Demandons-nous, individuellement, ce que nous pouvons faire pour aider la communauté, c’est bon pour le moral. Faire les courses pour son voisin, coudre des masques pour son quartier, faire du bénévolat. Personnellement, une fois par semaine, je ferai un webinaire pour essayer de donner des conseils, et une chanson chaque samedi pour essayer de vous divertir.
2- Profitons de ce moment pour découvrir… l’autre
Je ne sais pas pour vous, mais dans mon quartier, les premiers temps, lorsqu’à 20 heures mes voisins étaient à leur fenêtre, c’était un petit peu triste. Mais depuis la semaine dernière, au-delà du symbole pour remercier le formidable travail que font nos soignants et toutes les personnes sur le terrain, cela devient un moment de convivialité. Nous nous sourions, nous parlons et, quand dans la journée nous sommes à nos fenêtres… nous parlons. Je découvre des personnes avec qui je n’avais jamais parlé auparavant. Hier, j’ai décidé que quand le déconfinement arrivera, j’organiserai un grand apéro chez moi avec tous mes voisins de l’immeuble d’en face. Faisons en sorte de garder le lien que nous sommes en train de tisser.
3- Faites des projets
Non, nous n’allons pas toutes et tous mourir. Cela semble idiot de le rappeler, mais c’est essentiel. Il y aura un après. Pour être optimiste, il faut s’ancrer cela dans la tête tous les jours : nous gagnerons. Et le mieux pour cela, c’est de commencer à réfléchir à l’après. Si vous êtes manager, réfléchissez dès maintenant avec votre équipe aux choses que vous changerez. Réfléchissez aux points que vous n’aimiez pas dans votre organisation avant cette crise et la meilleure façon de faire en sorte qu’ils disparaissent quand vous retournerez au bureau.
Créez un groupe Whatsapp avec votre équipe, nommez-le « Le jour d’après » et échangez des idées, des réflexions. Se projeter dans l’avenir est essentiel. Cela nous rappelle que nous en avons un !
Si vous êtes managé, profitez de ce moment pour échanger avec votre manager. N’attendez pas qu’il vous sollicite et proposez vos idées pour faire que ce lendemain de crise soit extraordinaire. Après la seconde guerre mondiale, il y a eu le temps de reconstruction puis la plus grande période de croissance et d’optimisme que le monde n’ait jamais connu. Nous pouvons faire en sorte que nos enfants connaissent à nouveau ces 30 glorieuses de l’optimisme !
“Il faut comprendre que le pessimisme ou l’optimisme n’ont rien à voir avec la réalité. Ils sont fonction de la représentation que l’on se fait du réel.” Boris Cyrulnik
4- Notez vos petits bonheurs
Chaque jour, en fin de journée, notez sur un papier la chose la plus sympa qui vous soit arrivée dans la journée et mettez ce papier dans un vase transparent. Si, arrivé à 18h, vous ne pensez à rien de particulier, provoquez ce petit bonheur : appelez, par exemple, une connaissance perdue de vue depuis longtemps et reprenez le contact. Chaque jour, un bonheur. Petit à petit, votre vase va se remplir. Et si vous avez un petit coup de mou un jour, plongez la main dans le vase et relisez quelques-uns de vos papiers. Vous verrez que vous aurez oublié certains de ces petits plaisir… Vous les remémorer vous remontra instantanément le moral.
5- Faites du confinement un jeu
Vivre en vase clos n’est pas tous les jours facile. Les tensions entre les différents membres de la famille peuvent être exacerbée. L’ONU vient de communiquer sur l’explosion inquiétante des violences faites aux femmes et aux enfants. Le fait de devenir plus irritable est normal. Avec mon épouse, nous en avons fait un jeu. J’ai imprimé une feuille avec un calendrier. Chaque jour passé sans râler l’un sur l’autre pour des détails, nous cochons la case. Chaque matin, en voyant la feuille, nous avons à l’esprit qu’il est fondamental que la bonne humeur règne à la maison. Pour être franc, nous n’y arrivons pas tous les jours, mais en moyenne, si je devais choisir une famille pour être confiné, je choisirais la mienne !
6- Mettons de côté nos différents… et rêvons un peu
Que ce soit la crise de 2008, l’après Charlie, l’après Bataclan, la plus grande partie de notre personnel politique a su mettre de côté les débats stériles qui font la spécificité de ce monde, pas toujours à notre avantage, soit dit en passant. Vous ne trouvez pas que c’est super agréable de ne plus entendre le personnel politique se chicaner pour telle ou telle réforme, utiliser des arguments plus ou moins fallacieux pour récupérer quelques voix ? Je m’intéresse énormément à la politique car je trouve que, trop souvent, celle-ci révèle le pire de la nature humaine, égoïsme (être élu) sous couvert d’altruisme (penser à nous).
Là, il n’y a pas de débat. Une seule priorité : nous débarrasser de ce satané virus. Et le mieux, c’est que nous savons que nous allons y arriver grâce à notre travail en commun. Parfois, je me prends à rêver : et si une fois la crise passée, nous décidions de nous attaquer tous ensemble au problème du chômage, de notre système de santé, de l’éducation nationale, au-delà de toute conviction politique. Peut-être que cette crise va apprendre à notre personnel politique que quand ils travaillent tous ensemble… ils sont meilleurs.
Conclusion
Nous en avons encore pour plusieurs semaines, n’en doutons pas, ne nous relâchons pas. Le confinement, pour les gens comme moi, c’est notre façon de participer au combat. Pour le combat contre nous-même, vous trouverez peut-être dans cet article des solutions simples pour y arriver. Le coronavirus disparaîtra. Faisons-en sorte que nous en sortions meilleurs, et pas pire qu’avant la crise. Ne nous laissons pas aller, agissons, chaque jour, avec de petites et de grandes choses ; faisons de cette période une opportunité puisque nous n’avons pas d’autre choix que de la subir.
Gaël Chatelain-Berry, conférencier, auteur, consultant
Source : https://www.gchatelain.com/