L’église du nouveau bourg annonce le nouveau village et le domine. Une position stratégique accentuée avec sa linéarité sur celle du Village Martyr. Et le symbole de la victoire de la paix sur l’horreur.
Son inauguration le 12 juillet 1953 marque la fin de la “reconstruction d’Oradour”.
Son architecture est en rupture complète avec le style de la précédente.
L’Eglise St Martin reflète certaines positions affichées par “l’Art Sacré”. Une école de pensée très influente au sein du comité de la reconstruction.
Les vitraux de Francis et Pierre Chigot et la statue de Saint-Victurnien, classée Monument Historique, en font un site digne d’intérêt.
Près de 500 000 euros HT de travaux vont être réalisés.
Aujourd’hui, il faut la restaurer. (réfection des fresques, limitation des altérations des bétons, réduction des pertes thermiques, mise aux normes accessibilité PMR, etc)…
La municipalité souhaite que chacun puisse s’approprier ce projet. En plus de l’aide de l’Etat et du Conseil général, elle lance un appel au mécénat populaire en partenariat avec la Fondation du patrimoine.
Une souscription internationale car la commune d’Oradour-sur-Glane accueille chaque année plus de 300 000 visiteurs venus des 5 continents.
Témoignage de Marguerite Rouffanche seule rescapée parmi les 350 femmes et enfants enfermés dans l’église d’Oradour-sur-Glane le 10 Juin 1944. Témoignage unique.
« Entassés dans le lieu saint, nous attendîmes, de plus en plus inquiets, la fin des préparatifs auxquels nous assistions. Vers 16 heures, des soldats âgés d’une vingtaine d’années placèrent dans la nef, près du chœur, une sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassaient des cordons qu’ils laissèrent traîner sur le sol. Ces cordons ayant été allumés, le feu fut communiqué à l’engin dans lequel une forte explosion se produisit et d’où une épaisse fumée noire et suffocante se dégagea. Les femmes et les enfants à demi asphyxiés et hurlant d’épouvante affluèrent vers les parties de l’église où l’air était encore respirable. C’est ainsi que la porte de la sacristie fut enfoncée sous la poussée irrésistible d’un groupe épouvanté. J’y pénétrai à la suite et, résignée, je m’assis sur une marche d’escalier. Ma fille vint m’y rejoindre. Les Allemands, s’étant aperçus que cette pièce était envahie, abattirent sauvagement ceux qui venaient y chercher refuge. Ma fille fut tuée près de moi d’un coup de feu tiré de l’extérieur. Je dus la vie à l’idée de fermer les yeux et de simuler la mort. Une fusillade éclata dans l’église. Puis de la paille, des fagots, des chaises furent jetés pêle-mêle sur les corps qui gisaient sur les dalles. Ayant échappé à la tuerie et n’ayant reçu aucune blessure, je profitai d’un nuage de fumée pour me glisser derrière le maître-autel. Il existe dans cette partie de l’église trois fenêtres. Je me dirigeai vers la plus grande qui est celle du milieu et, à l’aide d’un escabeau qui servait à allumer les cierges, je tentai de l’atteindre. Je ne sais alors comment j’ai fait, mais mes forces étaient décuplées. Je me suis hissée jusqu’à elle, comme j’ai pu. Le vitrail était brisé, je me suis précipitée par l’ouverture qui s’offrait à moi. J’ai fait un saut de plus de trois mètres, puis je me suis enfuie jusqu’au jardin du presbytère. Ayant levé les yeux, je me suis aperçue que j’avais été suivie dans mon escalade par une femme qui, du haut de la fenêtre, me tendait son bébé. Elle se laissa choir près de moi. Les Allemands alertés par les cris de l’enfant nous mitraillèrent. Ma compagne et le poupon furent tués. Je fus moi-même blessée en gagnant un jardin voisin. » ( Source wikipédia ).
Vous aussi participez à la restauration de la nouvelle église d’Oradour-sur-Glane
www.fondation-patrimoine.org/
Mail : mairie.oradoursurglane@