11 Heures, dans le bus 72. Celui dont le parcours est magnifique, il longe la Seine jusqu’à l’hôtel de ville de Paris. Deux jeunes montent à l’un des derniers arrêts de Boulogne-Billancourt.
Le premier va s’asseoir dans le fond, calmement. Normalement. A ce moment là, on entend le jingle de la Ratp retentir avec une voix masculine qui rappelle aux voyageurs qu’ils doivent composter leur titre de transport. Son camarade le rejoint en vitupérant : « c’est parce que je suis un arabe qu’il appuie sur le bouton. Putain de ta mère« . Il met du temps à se calmer. Je me demande ce qui a bien pu se passer.
Arrêt du Louvre.
Les deux jeunes s’apprêtent à descendre. Le premier toujours calme attend à l’endroit où la porte s’ouvre. Le second toujours très agité revient s’adresser au chauffeur : « C’est parce que je suis arabe que tu as appuyé sur le bouton« . S’ensuit une série d’insultes. Le chauffeur, d’un calme olympien, lui rappelle simplement qu’il fait son boulot et qu’il doit surveiller si les gens trichent.
Bien sûr, les chauffeurs de bus peuvent surveiller mais ne rien manifester.
Ils doivent en principe en cas de triche appuyer sur ce fameux bouton qui permet de diffuser dans le bus le rappel enregistré. Une manière soft de réagir. Ils peuvent également, plus hard, arrêter le bus et exiger que le ou les passagers qui n’ont pas composté de titre de transport se mettent en règle ou descendent.
Déprimante cette scène !