La traversée du parvis de l’Institut du Monde Arabe offre un embarquement immédiat (3 heures de file d’attente tout de même ce samedi là dans la matinée ) pour un aller et retour Paris Constantinople avec l’exposition sur l’Orient Express qui remémore le voyage inaugural du 4 octobre 1883.
En fait, il faudra attendre 1889 pour que ce train mythique de couchettes de luxe propose une liaison directe, sans changement, avec navigation sur le Bosphore. Sur fond de panneaux et de boiseries en placage d’acajou, la mise en scène est époustouflante ! Non seulement les 4 wagons exposés (Voiture Salon Pullman, Bar Pullman, voiture Lit, voiture Restaurant Anatolie) sont décorés de manière sophistiquée, mais ils sont « habités » par des objets personnels et des vêtements d’époque laissés en place. Ils nous mettent sur les pas de leurs prestigieux propriétaires, de Pierre Loti à Mata Hari, en passant par Agatha Christie, Joséphine Baker. A croire que tous ces voyageurs viennent de quitter leur compartiments à la hâte en laissant leurs effets personnels en plan et qu’ils vont y revenir !
Le dernier wagon, voiture restaurant n°2869 (1925-Ateliers Smethwick de Birmingham en Grande Bretagne)) est reconnaissable par sa marqueterie en loupe et ronces d’acajou. Mais on ne le visite pas car les 14 tables nappées de blanc qui occupent l’espace sont destinées à des dîners éphémères de 42 couverts concoctés par le chef étoilé Yannick Alleno qui devrait reprendre dès cet été les rênes du triple-étoilé Ledoyen (159 euros le menu par tête de pipe sans le vin) …Autant vous prévenir les réservations sont complètes jusqu’au 30 juin….
La suite de l’expo dans les deux sous sols de l’IMA est tout aussi instructive. D’emblée, par terre, une carte explique l’éclatement de l’empire ottoman à partir de 1830 alors sous protectorats anglais et français en grande partie. Déambuler dans les allées permet de découvrir des malles à l’ancienne gainées de cuir qui recèlent des objets divers ; affiches, journaux, vaisselle, photographies inédites, films.
Quelle échappée belle ! Un conseil : Ne quittez pas les lieux sans un détour à la buvette où est servi un excellent et généreux thé à la menthe accompagné d’un petit gâteau. Nous sommes loin des quais de Paris. Pour un peu, il ne manque que le parfum du jasmin ou celui plus prégnant d’une eau de toilette façon Cuir de Russie que portait le Roi Ferdinand de Bulgarie.
Informations pratiques : Quand ? jusqu’au 31 août
Où ? Niveaux -1, -2 et parvis de l’Institut du monde Arabe. 1 Rue des Fossées Saint-Bernard. 75005 Paris. 01 41 51 38 38.
Combien ? 8.50 € à 10.50 €, hors frais de réservation (gratuit – de 16 ans)
Attention ! En raison d’une forte affluence, l’IMA vous conseille de visiter l’exposition aux périodes creuses : en semaine, à l’ouverture, entre 12h et 13h30 et en fin de journée.
