Seuls les lecteurs très assidus de la Femme Qui Marche et à la mémoire qui ne flanchent pas se souviendront d’avoir déjà lu ces quelques lignes….
Alors en ces temps agités, revoilà en effet, l’origine de l’expression » Faire la grève » . Je l’ai apprise au cours d’une visite passionnante de la crypte archéologique du Parvis Notre-Dame de Paris.
Au Moyen-Age, au milieu du XIIe siècle, la «Place de Grève» à Paris, est le nom donné à la plage située devant l’hôtel de ville : une plage de sable et de graviers où on entreposait les marchandises (bois, blé, foin, vin…) arrivées par la Seine. A l’époque, c’est le port le plus important de la ville. C’est là que les ouvriers sans travail se présentent le matin à l’aube pour être embauchés pour la journée à charger ou décharger les cargaisons.
Cette «place de Grève» servait pourrait-on dire de bourse au travail ! (Mais c’est là également que se déroulèrent de nombreuses exécutions et de supplices publics sous l’Ancien régime et après la Révolution).
Cette concentration d’ouvriers qui ne travaillaient pas mais recherchaient un emploi était appelée… «grévistes». D’où l’expression «faire grève» qui signifiait dans son sens premier «rechercher un travail».
Comment en est-on arrivé au sens qu’elle a aujourd’hui de cesser le travail pour obtenir des revendications.
Au tout début du XIXe siècle, des ouvriers exploités par des patrons peu scrupuleux, ont décidé d’abandonner leur travail et de se réunir sur la place du même nom pour « se mettre en grève’ .
Ce n’est qu’en 1830 que, que cette « Place de Grève » a été renommée « Place de l’Hôtel de Ville » en raison de sa situation.
Merci à la société Toupargel et Anne-Sophie Leinot pour cette visite de la Crypte archéologique du Parvis Notre-Dame de Paris.