C’est ce que l’on appelle en journalisme un marronnier, c’est à dire un sujet traité régulièrement chaque année à la même époque. Et traiter de la solitude au moment des fêtes de noël, c’en est un. Mais il donne froid dans le dos et il n’est pas inutile de rappeler que la fin de l’année n’est pas forcément pour tous l’occasion de retrouvailles familiales.
Le chiffre :
5 millions de Français ne rencontrent jamais -physiquement ou très rarement- et au delà du « bonjour-bonsoir », leurs familles, amis, voisins ou collègues en dehors du travail. C’est ce que l’on appelle une situation d’isolement objectif.
5 millions. Un chiffre stable par rapport à la dernière enquête du genre il y a deux ans, mais en hausse d’un million par rapport à celle de 2010.
L’isolement reste plus fréquent chez les chômeurs et les personnes aux bas revenus. Cette solitude augmente également avec l’âge, et se retrouve légèrement surreprésenté à la campagne.
Martine Gruère, experte Solidarités de la Fondation de France.(Franceinfo)
« L’isolement c’est presque un phénomène structurel comme le chômage ». »On est dans une société qui produit de la solitude. » L’enquête montre que « les gens, de plus en plus, n’ont pas confiance dans leur entourage et ne veulent plus aller vers les services qui pourraient les aider ». De nombreuses actions sont menées pour rompre l’isolement, comme les ateliers solidaires où l’on se rend pour réparer sa voiture, sa moto… avec d’autres. Il existe aussi des ateliers de cuisine. « La cuisine est un très bon moyen d’avoir des amis « .
Un isolement souvent synonyme de mal-être. La moitié des isolés disent ne jamais se sentir heureux ou seulement occasionnellement. Mais bizarrement, près de 4 sondés sur 10 assurent ne pas se sentir seuls. Une forme de déni qui s’accompagne d’une défiance à l’égard des institutions et d’un rejet de l’autre. Ainsi, deux tiers des isolés pensent que l’on est jamais assez méfiant vis-à-vis d’autrui.
Pour la Fondation de France qui a commandé l’enquête au Crédoc, enquête reprise aujourd’hui par France Info et le Parisien-Aujourd’hui en France, les réinsérer nécessite une prise en compte de ces réticences.