Les abeilles ont sans doute été les premières à créer la tendance en envahissant les toits des grandes villes.
A Paris, après les brûleries de café (la Brûlerie de Belleville, le Café Coutume, l’Atelier de Torréfaction, la Brûlerie des Ternes…), les brasseries (Maison BAPBAP, La Parisienne…), puis les distilleries (la Distillerie de Paris), voici à présent les laiteries fromageries installées dans ou près de Paris avec les bien nommées Laiterie de Paris (installée dans le quartier de la Goutte d’Or) et Laiterie de La Chapelle (non loin).
Toutes deux transforment et affinent sur place un lait local (bio) pour en faire des fromages d’exception (chèvres, vaches, brebis).
On peut aussi citer COW (Cheese of the World) qui écoule, du jeudi au samedi, plus de 50 litres de lait de vache cru venu de Seine et Marne. COW est installé dans ce qui, il y a très très longtemps, était encore la campagne à Paris : le boulevard Saint Germain…
Qu’en penser ?
Ceux qui, demain, se pencheront sur la manière dont nous vivions au début du XXIe siècle s’étonneront peut-être de constater le renouveau des artisans de bouche et leur multiplication au sein des grandes villes, Paris en tête.
Qu’il s’agisse de brûleries, de brasseries, de distilleries ou, désormais, de crèmeries, le modèle est toujours le même : des lieux réinventés par des choix esthétiques forts (matériaux bruts, sobriété) ou par des emplacements inattendus (majoritairement au cœur des quartiers populaires), animés par des trentenaires passionnés. Ils sont diplômés d’écoles de commerce ou travaillent dans les métiers de la finance la plupart du temps.
Il veulent une micro-économie fondée sur la transmission des gestes et la coopération avec des producteurs locaux. Des néo-artisans motivés par une quête de sens dans leur vie professionnelle, par un désir de faire « œuvre utile » qui souhaitent aussi réinventer la ville en donnant à ses habitants (et d’abord à eux-mêmes) le sentiment de vivre « ailleurs ».
Qui a dit ?
» On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur ! «
Souvent attribuée à Alphonse Allais, cette citation serait en fait d’un certain Jean-Louis-Auguste Commerson
La Femme Qui marche avec / l’OEIL de l’Observatoire CETELEM.
