Vous l’avez peut-être déjà lu ou entendu mais le Brexit pourrait avoir des conséquences inattendues.
Les Britanniques pourraient manquer de papier toilette eux qui se situent parmi les plus gros consommateurs en Europe : 127 rouleaux par personne et par an.
C’est un peu moins que les Allemands, (134 rouleaux), mais beaucoup plus que les Français seulement (71) rouleaux.
Denis McShane, ancien ministre britannique des Affaires européennes :
« Les derrières britanniques devront être essuyés avec des journaux déchirés, comme autrefois ». Il affirme que son pays ne dispose que d’une « seule journée de stock » de PQ. Au Royaume-Uni, 80% du papier toilette est importé et en cas de no deal, de Brexit sans accord, il pourrait donc y avoir rupture…… des stocks.
Ce à quoi lui répond Andrew Large, directeur général de la confédération britannique des industries du papier.
« Le pays devrait pouvoir tenir quelques mois car il dispose de réserves qui permettraient d’en fabriquer ».
Mais au fond qui sait pourquoi les Britanniques consomment-ils autant de papier toilette ?
Certes sa consommation dépend de notre anatomie. Dans « A propos d’hygiène ou les réflexions d’un cuistre », Michel Istre considère qu’elle est affaire individuelle : » elle dépend de l’anatomie du pli fessier, de l’état de la muqueuse anale, de la consistance des selles et surtout de la vélocité du transit ; il est évident qu’aux deux extrêmes, le constipé chronique épargne son budget face aux dysenteries« .
Mais cela suffit-il à expliquer la consommation de papier toilette ? Peut-être faut-il aller chercher l’explication dans la façon dont les uns et les autres l’utilisent ?
Je ne sais pas comment s’en servent les Britanniques mais je sais par exemple que cul-turellement , les Français frottent et les Américains tamponnent.
Les Français ont tendance à superposer les feuilles, une par une, en accordéon, en respectant la pliure. La résistance globale dépend de l’addition des feuilles. Les Américains en font une grosse boule et se tamponnent avec pour ne pas abîmer leurs muqueuses. Du coup, le papier n’a pas besoin d’être aussi résistant que pour nous !
Les Britanniques vont-ils avoir besoin de recourir au bon vieux papier journal ?
Avant guerre, il s’avère économique d’acheter des journaux qui ont un double usage. On les lit et on se « torche avec ».
Raymond Queneau dans « Loin de Rueil » explique que le « Chasseur Français » remplit ses deux offices. « Une fois pliées en deux, les feuilles présentent alors la mesure idéale. On les accroche à un piton enfoncé dans le mur ».
Dans les milieux catholiques, en Bretagne notamment, on se sert de « La Croix », mais les fidèles prennent bien soin d’enlever le grand calvaire qui se trouve à la une, « des fois qu’on s’essuierait avec », comme le raconte Hervé Bazin dans « Vipère au poing ».
Bref on a hâte de savoir à quelles sauce vont être mangés les Britanniques !