archives diplomatiques françaises, dans la série beaux livres. Un régal.

Les journalistes obéissent à la règle des 5 W en anglais : What Who Where When Why. En français : Quoi Qui 0ù Quand Pourquoi ?. Il ne peut y avoir de compromis sur les quatre premiers W. En revanche il arrive que l’on ne connaisse pas d’emblée le 5ème, le Why ou le Pourquoi et que seule une enquête poussée amène à y répondre.

Les missions des archives diplomatiques, elles, répondent  à la règle des 5 C : Conseiller, pour aider à distinguer les archives essentielles, Collecter, Classer, Conserver et Communiquer, pour que le grand public y ait accès.

Et « Archives Diplomatiques Françaises » publié aux Editions de la Martinière ne s’adresse pas seulement aux historiens. Ce beau livre sensibilise tout un chacun à l’histoire que racontent ces documents patrimoniaux et les rend accessibles au grand public.

4 siècles d’histoire à travers 42 notices exceptionnelles qui commencent en 1680 et grâce à l’initiative de Charles Colbert de Croissy, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, qui décida de faire relier ses correspondances avec les pays étrangers ainsi que celles de ses prédécesseurs.

Ainsi le dernier voyage de l’Empereur avec le procès verbal d’exhumation du corps de Napoléon. On y voit sur la reproduction d’un tableau de Nicolas-Eustache Maurin, ses fidèles contempler une dernière fois leur ancien souverain avant que les cercueils ne soient emportés en grande pompe sur la frégate « la Belle Poule ». Les cercueils ? Oui, un de bois, un de plomb, un autre de bois, et une garniture de fer blanc qu’il faudra découper.

« Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé ». Voeu de Napoléon formulé dans son testament.

Ainsi l’attestation justificative du sexe du chevalier d’Eon. C’est lui qui parvint à faire basculer l’Empire russe dans le camp de la France au début de la guerre de Sept Ans. La légende raconte qu’il a réussit ce tour de force en se faisant passer pour une femme auprès de la tsarine Elizabeth et qu’il vécut à la cour plusieurs mois sous le nom de Lia de Beaumont.

« Nu du ciel je suis descendu, et nu je suis sous cette pierre : donc, pour avoir vécu sur cette terre, je n’ai rien gagné, rien perdu ». Formule lapidaire du chevalier d’Eon avec laquelle il termine son testament.

Ainsi tous ces documents qui éclairent les pratiques de chiffrement qui ont permis de faire circuler les informations secrètes entre le Quai d’Orsay et les diplomates en poste à l’étranger au moyen de tables ou de clés qui ne devaient être connus que des destinataires et des émetteurs.

Tous ces documents emblématiques dont certains étaient déjà conservés au Louvre ou au Quai d’Orsay et d’autres sont venus enrichir les fonds et collections, précieusement répertoriés aujourd’hui à La Courneuve où les Archives diplomatiques sont installées depuis dix ans.

Archives Diplomatiques Françaises. Conservation, mémoire, découvertes Edition de la Martinière40 Euros. 
35 scientifiques (conservateurs, historiens, archivistes…) ont participé à l’écriture.   Jean-Yves Le Drian (préfacier), Hélène Carrère d’Encausse .BEAUX LIVRES. Histoire et société. 240 x 310 mm – 256 pages 10 octobre 2019 – 9782732491448

 

 

 

 

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