Confinement oblige. Les pénuries racontent comment s’occupent les millions d’êtres humains confinés et rappellent leurs modes de vie.
En effet au gré des superstitions ou des tendances culinaires, les magasins du monde se sont vidés différemment.
En Afghanistan, le prix du thé noir a triplé durant quelques jours à cause d’une rumeur qui a couru sur Facebook. Un bébé moustachu (sic) affirmait que ses vertus permettaient de soigner le Covid-19.
Si, en Afghanistan, on boit du thé, au Mexique, pas question de renoncer à la bière.
Quand début avril, les deux géants nationaux –Heineken et Grupo Modelo qui produit la “Corona”– ont cessé de brasser, les aficionados se sont rués sur les packs en vente et les internautes sur leurs claviers. #ConLaCervezaNo, « La bière on n’y touche pas », ont-ils tweeté par milliers.
Le Sri Lanka, lui, a interdit l’alcool et cigarettes pendant le confinement. Place au marché noir !
Depuis le 20 mars, on ne trouve plus de sucre. Il a été raflé par des chimistes en herbe qui ont transformé leur arrière-cuisine en atelier de distillerie de “kasippu”, l’alcool local. Avec de juteux revenus à la clé.
La police explique : « la demande est telle que l’alcool se vend quatre fois son prix normal ».
En Irak, il est très difficile de trouver ces petites graines de tournesol aux coques salées et grillées qui croquent sous la dent. Mais l’alcool, indispensable compagnon des graines de tournesol et autres cacahuètes, lui, est toujours disponible dans les magasins qui entrouvrent leurs rideaux de fer pour satisfaire leurs clients fidèles –en espérant qu’aucun policier ne passe par là.
Les stocks d’alcool –médical celui-là– et de gel hydroalcoolique eux en revanche ont fondu uniformément dans l’ensemble du globe.
Alors, de Sofia à Tunis, en passant par Bucarest et Caracas, les décoctions et autres potions de grand-mères ont fait grimper les prix de l’ail, du citron, du gingembre et autres épices censées être LE remède miracle au Covid-19.
Les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale se sont ruées sur la “harmala”, une plante également utilisée dans la ville sainte chiite irakienne de Najaf, dont les fumigations passent pour protéger les foyers et éloigner les maladies.
A Tripoli, la capitale de la Libye en guerre, ni l’ail ni le gingembre ne manquent. En revanche, Nadia al-Abed donnerait tout pour des cahiers et des stylos.
Obligée de faire l’école à la maison comme des millions de parents dans le monde, elle ne sait plus à quel saint se vouer pour trouver de quoi faire écrire ses trois jeunes enfants.
« Nous avons utilisé tout le papier de l’imprimante et épuisé tous les agendas de bureau que mon mari n’avait pas remplis. Et je les ai suppliés d’écrire tout petit. Je leur ai même promis des bonbons! ».
En Roumanie, les internautes s’en donnent à coeur joie sur les “dealers de levure” qui amassent des fortunes sur le marché noir des gâteaux et autres viennoiseries avec des parodies d’annonce proposant “un appartement en centre-ville contre 500 grammes de levure”.
Au Maghreb, le couscous à base de semoule, particulièrement prisé lors du ramadan avec ses dîners gargantuesques, vaut désormais son pesant d’or. A Alger, le propriétaire d’une supérette avoue qu’il réserve les petites quantités qui lui sont livrées au compte- gouttes à ses bons clients. « Il faut un sérieux coup de piston pour obtenir des quotas de semoule régulièrement »dit-il.
Mais, en Australie et en Nouvelle-Zélande, où le nombre d’espaces verts par habitant est l’un des plus élevé au monde, c’est dans le jardin qu’on tente de mettre à profit son confinement.
Alex Newman, de la section jardinage de l’enseigne Bunnings.
« La demande de semis et de graines est énorme et nous tentons de réapprovisionner nos stocks avec nos fournisseurs. Toutes nos plantes ont connu une hausse de leur popularité ce mois-ci ».
Comme quoi il y a 1000 et une façons de cultiver son jardin.
La Femme Qui Marche avec /AFP.