L’inflation qui grève le budget des Français change leurs habitudes de consommation. Ils cherchent à préserver leur pouvoir d’achat et opèrent des choix. Zoom sur des produits qui cartonnent et ceux auxquels les consommateurs renoncent.
Pulls et doudounes en surchauffe : ce sont eux qui raflent la mise.
Les Français l’ont bien compris…Il faut économiser l’énergie et s’habituer à des intérieurs moins chauffés. Mais si on baisse le chauffage, il faut davantage se couvrir.
« Malgré un automne qui a su se montrer doux, cette crainte d’avoir froid joue sur les ventes d’écharpes, de pulls, de textiles permettant de maintenir la chaleur… », observe Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, qui représente les professionnels de l’habillement.
La marque de doudounes Jott par exemple explique que ses ventes ont augmenté de 30% entre fin septembre et début octobre, un chiffre qu’elle qualifie d' »exceptionnel ».
L’enseigne Damart déclare avoir enregistré une augmentation de 50% de ses ventes de sous-vêtements techniques Thermolactyl, « du jamais vu ».
Plus de pâtes, moins de viande
Dans les supermarchés, les chariots sont moins remplis, en particulier pour les ménages les plus modestes.
Beaucoup de Français privilégient « un plat unique familial » où la viande est remplacée par des œufs ou des féculents, observe Lydia Rabine, analyste pour l’institut d’études Kantar. Au premier semestre 2022, les Français ont consommé en moyenne 1,5 kg de viande rouge et environ un kilo de volaille de moins qu’à la même période l’an dernier.(Kantar)
Son concurrent Nielsen observe aussi une baisse significative des ventes de produits frais en général, en particulier chez les familles. « Ce sont les produits qui coûtent le plus cher et ceux qui augmentent le plus ». En revanche, les pâtes, considérées comme un aliment économique, sont de plus en plus présentes à table (+1,5% de volumes vendus).
Cette hausse est néanmoins concentrée sur les marques distributeurs premier prix, selon le fabricant Panzani, qui note pour sa part une petite baisse des volumes vendus.
Les marques distributeurs et « discounters » sollicités
Dans les supermarchés, les « marques distributeurs », créées par les enseignes et généralement moins chères, grappillent des parts de marché. Les ventes de leurs produits premiers prix sont « dynamiques », selon Lydia Rabine. Celles de leurs autres produits, plus hauts de gamme, connaissent aussi « une accélération ».
Même chose pour les enseignes « discount » comme Lidl ou Aldi, qui ont gagné, selon Kantar, 0,5 point de part de marché entre début septembre et début octobre, par rapport à la même période l’an dernier.
Hors supermarchés, le report des achats vers des marques premiers prix « profite plutôt à Kiabi et Gémo qu’à d’autres acteurs du secteur de l’habillement et c’est aussi vrai chez Action et Gifi », note Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération du commerce spécialisé Procos.
Alcool et produits de beauté mis de côté
Les ménages « coupent en revanche sur les produits moins essentiels », constate Nicolas Léger, alors que les données Nielsen montrent une baisse des achats d’alcool et de produits d’hygiène et de beauté, particulièrement marquée chez les familles. Elles ont tendance à « reporter leurs achats d’alcool vers des sodas sucrés » pour continuer à se faire plaisir à moindre coût.
Source AFP.