La mode pudique, Kezako ? Les marques s’y mettent à la mode islamique, préférant ne pas priver d’un marché qui s’annonce juteux.
Pour la première fois, une femme musulmane avec un foulard apparaît dans la publicité H&M pour le recyclage des vêtements. Après Uniqlo et ses hidjabs (voiles islamiques) à Londres, Marks et Spencer innove avec des maillots qui couvrent le corps des femmes, exception faite du visage, des mains et des pieds : 62,95 € pour un burkini, (contraction de burqa et bikini) « Un signe qualifié d’ouverture », pour la marque, mais qui n’a pas empêché les réactions indignées sur Internet. Ce qui fait dire au sociologue de la mode Frédéric Monneyron, que pour la première fois des marques créent des tenues islamiques avec un enjeu idéologique et financier et que l’on peut imaginer que l’on n’en est qu’au début ». Les prévisions tablent en 2019, sur « un marché musulman » qui devrait représenter une manne de 443 Mds€, deux fois plus qu’en 2013. Un nouveau style de mode à Paris ?
Est-ce ce qui a poussé la tonitruante maison catho italienne de luxe Dolce & Gabbana ? En baptisant sa nouvelle ligne Abayas, elle a été claire sur son intention de se positionner sur ce marché : sa collection comprend quatorze pièces d’abayas (robes longues musulmanes) et de hidjabs.
Mais que vont proposer les marques de lingerie ?
Toujours est-il que les couturiers ont du mal à s’exprimer sur ce sujet tabou. Pas de commentaires de Karl Lagerfeld par exemple ou Jean Paul Gauthier car pas question de se couper de cette clientèle. « C’est délicat, concède la créatrice Agnès b.. Faire ce type de vêtement va au-delà de la consommation, c’est toucher au politique et au religieux. » « Moi, je n’en ferai jamais. Il y a un côté obscène à proposer des tenues pour des femmes riches dans des pays où certaines fuient les bombes avec leur voile de fortune sur la tête ».
Source Le Parisien ce 29 Mars.
Là il ne s’agit plus de mode à proprement parler.La marque danoise Hummel de son côté s’est intéressée à la femme Afghane pour lui permettre de jouer au foot.
Cette tenue intègre en effet un hijab qui n’aura aucune incidence sur les performances des footballeuses. C’est l’ancienne capitaine de l’Equipe nationale Khalida Popal qui a joué le rôle de consultante pour la conception de ce maillot.
Hummel affirme que c’est l’une des Afghanes les plus influentes de sa génération. Après avoir assuré une vingtaine de prestations, elle a du quitter son pays pour assurer sa sécurité. « Elle connaît mieux que quiconque la fierté que l’on ressent en portant cette nouvelle tenue qualifiée de révolutionnaire ».
Dans un pays comme l’Afghanistan, la tenue nationale confère un certain pouvoir, c’est un outil qui donne de l’assurance aux femmes. On se sent puissante. Je souffre de ne pas être dans mon pays mais je suis malgré tout heureuse de continuer mon travail et de ne pas avoir abandonné. Personne ne devrait renoncer à ses rêves « .