Plus besoin de se rendre au commissariat, la démarche devient plus simple et plus moderne : la gestion du fichier des interdits de jeux passe des mains du ministère de l’Intérieur à celles de l’Autorité nationale des jeux (ANJ).
Qu’est-ce que cela change ?
Auparavant, les personnes qui voulaient figurer dans ce fichier devaient se rendre sur rendez-vous dans un commissariat afin de finaliser leur inscription. Et se retrouver ainsi sous le coup d’une interdiction, pour trois ans, de jouer dans les casinos et clubs de jeux, sur les sites Internet de paris ou poker agréés par l’ANJ et aux jeux de la Française des jeux et du PMU avec un compte joueur.
Vous avez dit fastidieux et dissuasif ?
Désormais, les joueurs qui veulent figurer dans le fichier des interdits de jeux ont simplement à remplir un formulaire en ligne sur le site de l’ANJ.
Armelle Achour, directrice de SOS joueurs :
« C’est réellement un pas en avant. Il n’y a plus cette difficulté qu’avaient les joueurs à franchir le cap d’aller physiquement dans un service de police pour valider leur interdiction ». « Quand un joueur demande son interdiction, on sait déjà qu’il est à bout de souffle. C’est dans les derniers temps qu’il fait le plus de bêtises ».
Mario Blaise, chef de service à l’hôpital Marmottan à Paris, spécialisé dans les pratiques addictives :
« Pour lutter contre les addictions, je dis souvent qu’il ne faut pas qu’il y ait plus de deux démarches à faire pour que ce soit efficace ». Et cette simplification est d’autant plus importante que « la motivation (pour arrêter de jouer) peut être un peu fugace et ambivalente, donc il est important que (la procédure) la facilite ».
Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ, se félicite elle de voir le régulateur des jeux d’argent se positionner comme « un offreur de service à la population des joueurs et pas simplement comme le flic ou gendarme » du secteur. « On veut aider les joueurs à avoir la maîtrise de leur pratique de jeu et les accompagner » .
Bien sûr, les joueurs, sous le coup d’une interdiction, ont toujours la possibilité de jouer dans les points de vente mais cela réduit le champ des possibles.
Le fichier des interdits volontaires de jeux compte actuellement 36.500 personnes. Mais il faut savoir que l’Observatoire des jeux estime à 1,3 million de personnes le nombre de joueurs problématiques en terme d‘addiction.
La Femme Qui Marche avec / AFP.