Les alcooliques et les drogués menacés de suspension d’allocation chez nous et en Australie.
Le maire de Pont-Sainte-Maxence dans l’Oise s’attaque au porte-monnaie des alcooliques sur la voie publique. Un bénéficiaire a vu son RSA suspendu de 80 % pour trois mois. Le but : «nettoyer les rues des ivrognes», assume Arnaud Dumontier, «une demi-douzaine de personnes s’alcoolisent dans le centre-ville». «Toucher l’aide de l’Etat pour la picoler, c’est intolérable».
Légalement, ce n’est pas l’alcoolisation qui est en cause, mais «le non-respect des obligations en matière d’insertion», comme le fait de chercher du travail. «S’alcooliser n’est pas une clause de sanction, appuie-t-on au conseil départemental de l’Oise. L’obligation d’insertion en est une. Elle est d’ailleurs stipulée par le contrat que le bénéficiaire du RSA signe.»
En Australie, la mesure cherche à prévenir. Le gouvernement australien lance un test de dépistage de drogue chez 5 000 chômeurs récents pour les dissuader de dépenser leurs allocations en stupéfiants. Ceux qui touchent des allocations dont les tests sont positifs recevront une carte de débit qui ne leur permettra pas d’effectuer de retraits d’argent liquide, mais juste de payer des produits de première nécessité (loyer, alimentation).
Ceux qui échoueront plus d’une fois aux tests devront se rendre chez un médecin pour y faire un bilan et recevoir des soins. Avec ce projet, ajouté aux baisses d’allocations pour ceux qui ne se rendent pas aux entretiens d’embauche, le gouvernement veut économiser plus de 600 millions de dollars australiens sur quatre ans (406 millions d’euros).
« Nous pensons que ce système permettra d’assurer que des gens, à un moment absolument critique de leur vie quand ils cherchent un boulot, adoptent des comportements qui les aident dans ce processus ». la Femme Qui Marche avec /AFP.