L’escargot de Quimper n’empêchera pas la construction de la deuxième ligne de tramway à Brest. La ville a en effet sorti les grands moyens : elle va les déménager un par un.
Deux écologues ont scruté la semaine dernière chaque m2 de végétation. Ils ont ramassé délicatement chaque coquille enroulée, au pied des falaises du vallon du Moulin à Poudre à Brest. C’est là que le nouveau pont doit être construit pour faire passer le tramway. Les responsables du projet n’ont pas trouvé d’autre solution.
L’escargot de Quimper, c’est la bête noire des promoteurs.
En 2012, un projet de centre de formation du Stade Brestois, sur une zone naturelle de Plougastel-Daoulas (Finistère), a été abandonné à cause de lui. Et sa présence avait notamment été invoquée pour tenter de stopper la construction de la centrale au gaz de Landivisiau (Finistère) par Total Energies.
Cette espèce protégée, on la trouve dans l’ouest de la Bretagne et sur la côte nord de l’Espagne.
Pour obtenir les autorisations environnementales nécessaires à la poursuite du projet, Brest métropole a donc proposé de déplacer un maximum d’escargots en dehors de la zone de chantier, lors de quatre soirées humides de novembre, juste avant que le gastéropode n’entre en hibernation.
La semaine dernière, 92 escargots et deux salamandres tachetées (une autre espèce protégée) ont ainsi été déménagés sur une nouvelle zone d’habitat, à proximité immédiate, lors d’une première soirée de collecte.
Timothée Sherer, chef de projet écologue chez Biotope. « En protégeant l’escargot, on protège aussi son habitat et un ensemble d’espèces vivant dans cet habitat ».
Une bâche a été installée pour éviter qu’il revienne sur le chantier.
Orchidées, mésanges, tritons, chauve-souris… Au total, 75 espèces protégées (végétales ou animales), répertoriées sur le tracé du projet, seront suivies tout au long du chantier.
La Femme Qui Marche avec l’AFP.