Un café suspendu, en attente, e caffé sospeso, car payé à l’avance. Une tradition de solidarité qui vient de Naples. Elle consiste pour un Napolitain nanti à payer deux cafés mais à n’en boire qu’un. Le second étant destiné à un client sans un rond qui en fera la demande.(SDF, étudiant, personnes âgées etc)
Pour l’’écrivain Nathalie de Saint Phalle qui habite le vieux centre historique, Naples est une ville inégalitaire, féodale et clanique où n’existe pratiquement pas de classe moyenne. Elle cite l’exemple de ces propriétaires de riches palais qui louaient des pièces à des familles pauvres. Quand ils ont fait installer l’électricité dans les années 20, ils ne demandaient qu’une seule facture qu’ils réglaient : “quand quelqu’un a plus d’argent que nécessaire pour survivre, il redistribue “
Le café suspendu : une tradition ancestrale en perte de vitesse dans la ville italienne mais qui pourrait revenir sur le devant de la scène grâce à l’intérêt qu’elle suscite à l’étranger, en France par exemple.
Comment être sur que le café sera bu par quelqu’un dans le besoin ?
Une belle idée généreuse sur le papier mais pas si simple à mettre en oeuvre même si depuis un an, certains cafés surtout en province, se lancent dans l’aventure.
Il faut faire preuve de psychologie pour proposer un café suspendu à quelqu’un que l’on ne connaît pas ou au contraire en refuser pour éviter les abus.
Car ce ne sont pas les donateurs qui manquent même s’ils doivent forcer leur réticence. Reste qu’il n’est pas facile de faire cohabiter au comptoir ou dans la salle deux mondes très différents, et que cela peut faire fuir les autres clients.
Êtes vous prêt ( e ) à en offrir un et à faire confiance au patron du bistrot où vous prenez votre café quotidien ?