Petit détail pratique. N’oubliez pas de vous munir de l’audioguide distribué devant le vestiaire. Vous seriez privé des beaux moments de cette exposition. Je suis bien placée pour le savoir. Il n’y en avait plus de disponible lors de ma venue. Et puis ne perdez pas patience au début du parcours, où l’on se retrouve agglutiné dans une sorte de couloir et où trop de documents sont à examiner. Le cheminement est beaucoup plus fluide après.
Ces précautions d’usage mises à part, voilà une exposition à ne manquer sous aucun prétexte car on y découvre une Maria Callas charmante, émouvante voire envoutante lorsqu’on écoute ses interviews dont certaines sont inédites et ses propos qu’on rapporte. Et on comprend que le titre de l’expo ne sacrifie pas à la mode. Maria By Callas . Car tous ces documents montrent qu’elle a voulu être tout à la fois une simple femme aimée et une artiste, une cantatrice célèbre, autrement dit Maria et la Callas et qu’elle n’y est pas parvenu puisque le grand amour de sa vie Aristote Onasis l’a malmenée.
Et on pense aux propos de Gisèle Casadesus, grande comédienne, qui vient de mourir et qui expliquait que très jeune, elle voulait à la fois être mère et comédienne, ce qui était rare à l’époque, mais qu’elle y était arrivée.
On est touché par ses métamorphoses successives qui l’embellissent au fur et à mesure qu’elle vieillit. Elle qui a souffert de son physique ingrat d’adolescente et de cette mère qui lui a préféré sa soeur et qui lui a « volé son enfance » selon ses mots, car elle l’a « forcée » à travailler sa voix, et à se produire toute jeune pour gagner de l’argent.
Réunis par Tom Volf, commissaire de l’exposition et auteur du plus grand ouvrage éponyme jamais publié* sur la Diva assoluta, photographies, films privés en Super 8, enregistrements privés de ses concerts, lettres intimes, images rares d’interviews et des coulisses de ses performances mais aussi costumes de scène et objets iconiques offrent un nouveau regard sur la vie de celle qui réforma l’interprétation vocale et défraya la chronique mondaine.
Les nombreux dispositifs innovants permettent de restituer la virtuosité, la technique vocale et l’émotion procurée par la voix de Maria Callas. Une qualité d’écoute optimale notamment dans une salle à 360°qui permet de l’entendre comme si elle était là.
A voir à la Seine Musicale de Boulogne Billancourt jusqu’au 14 décembre.