Derrière les deux monuments emblématiques de New York et Paris, se cache un même homme, un même ingénieur, Gustave Eiffel. A la mort de Viollet-le-Duc, c’est en effet à lui que fit appel le sculpteur français Auguste Bartholdi pour ériger la Statue de la Liberté.
Gustave Eiffel imagina la structure interne de la statue en créant un pylone métallique supportant des plaques de cuivre martelées selon la technique dite du mur-rideau. Il soutient la statue, ainsi que le squelette secondaire interne (bandes de fer plates qui agissent comme un ressort) qui permet à la « peau » en cuivre de la statue d’osciller de 8 cm par vents de 80 km/h.
Dès son premier séjour à New York, Bartholdi sut où il allait installer la statue : dans Liberty Island, d’où elle tire son nom, au sud de Manhattan, à l’embouchure de l’Hudson, tout près d’Ellis Island.
Ellis Island, surnommée l’île de l’espoir et des larmes, a vu passer entre 1899 et 1924 plus de 22 millions de personnes venues immigrer en Amérique. En fait les catégories sociales les plus pauvres qui avaient embarqué sur les paquebots venus le plus souvent d’Europe.
Les plus chanceux y restaient entre trois et cinq heures. Soit dit en passant 3 heures c’est presque le temps qu’il faut aux étrangers aujourd’hui pour passer les formalités de la douane à l’aéroport de Newark ! Mais certains y étaient gardés en quarantaine.
Les médecins avaient mis au point des tests de santé physique et mentale. 6 minutes pour répondre à 29 questions.
A Ellis Island, on traque le trachome, une maladie de l’oeil qui peut entraîner la cécité. Mais on « s’assure aussi que chacun pourra devenir un élément productif dans le nouveau pays ».
Ici, on reconnaît la nationalité des migrants aux bagages qu’ils transportent.
2 % seulement des migrants ont été repoussés. Mais certains cas ont été dramatiques comme cette vieille grand-mère forcée de repartir toute seule. La Compagnie maritime effectuait « un premier tri » avant le grand départ puisqu’elle était responsable du retour des candidats refoulés.
On peut se passer de la visite de la Statue de la Liberté, elle s’admire de loin mais sûrement pas de celle d’Ellis Island. La moitié des Américains a au moins un ancêtre qui a foulé le sol de l’île.