On sort du spectacle du Casino de Paris à la fois touché et énervé !
Touché parce que le thème ne peut laisser indifférent. Timéo raconte l’histoire d’un adolescent handicapé très volontaire qui veut être un artiste à tout prix et qui force les portes du Cirque Diabolo pour y apercevoir, en dehors des représentations, l’une de ses idoles.
Enervé car le spectacle ne choisit pas entre la comédie musicale, le cirque voire le cabaret, la folie ou la platitude….Et qu’il force le trait sans oser la démesure. Que certaines réparties s’avèrent très drôles mais que certains dialogues sur le handicap, justement, et la façon dont il est perçu par la société, sont affligeants et laissent sans voix …Mais ils ont le mérite d’exister.
Timéo se veut être une circomédie. Joli mot. Et l’on assiste à quelques numéros de cirque. Bravo au(x) prestidigitateur(s) ! Bravo à ce numéro d’acrobatie.
Mais ils ne sont pas tous remarquables. On préférerait presque la poésie des numéros sans….Le dompteur ne peut se produire avec des lions sur scène. Alors ce sont des danseurs déguisés qui imitent les animaux. Des leds remplacent le feu du cracheur de feu et des robots les chiens de la dresseusse de chiens.
On ne s’en plaint pas du tout mais on aurait aimé que ce que l’on prend pour de l’humour tourne au délire… Les artistes chantent…Quelques refrains entraînant comme « On est pas des anges « . Mais ce ne sera pas ce que l’on retient de ce spectacle. Non, on aime cette façon d’être projeté à l’intérieur du décor, les images de synthèse, les lumières, les incrustations vidéo, la scénographie qui force l’admiration notamment lorsque Véronick Sévère chante « Femme électro » en jouant avec les lasers au centimètre près !
Timéo ne se laissera pas décourager par les problèmes de ce cirque dont la vie n’est pas aussi idyllique qu’il l’imaginait…On réalise que c’est sûrement la première fois que l’on voit un handicapé sur scène. Et le public, beaucoup d’enfants ce soir là, applaudit debout à la fin ne boudant pas son plaisir. Alors bizarrement même si on reste sur sa faim, on recommandera ce spectacle familial inégal car tout le monde trouvera de quoi rêver à un monde meilleur. D’autant que sur scène, les artistes communiquent au public leur vitalité, leur énergie et leur optimisme…
Voilà ce que dit le casino de Paris : « L’objectif non dissimulé du spectacle Timéo est d’éveiller les consciences, de sensibiliser sur le vivre ensemble et de montrer que la passion et la volonté peuvent l’emporter sur tous les préjugés ».
Avec : Mathias Raumel, Benjamin Maytraud, Mikelangelo Loconte, Simon Heulle, Jérémy Charvet, Sylvain Rigault, Djamel Mehnane, Véronique Sévère, Sébastien Lavalette, Florence Peyrard…
Timéo au Casino de Paris jusqu’au 8 janvier.16 rue de Clichy. Paris. Spectacle musical de Jean-Jacques Thibaud, composé par Julien Vallespi et mis en scène par Alex Goude.