Quel talent et quel travail ! L’histoire de la famille Vuitton est passionnante et elle commence grâce à Louis, le fondateur de la dynastie et de la Maison.
A 14 ans….Menuisier, il quitte son Jura natal, seul et à pied, pour Paris où il devient apprenti comme « layetier-emballeur-malletier ». Aujourd’hui, on achête une valise que l’on bourre de vêtements lorsque l’on part. A l’époque, dans la belle société, quelqu’un vient chez vous les plier et imaginer et concevoir la malle qu’il faudra pour les transporter.
Crédit photo : Na Huang
Très vite, il excelle et devient l’emballeur exclusif des crinolines de l’impératrice Eugénie – Point de départ de la Maison Louis Vuitton Malletier crée en 1854.
C’est toute l’histoire de son aventure et de celle de ses descendants que la visite de la Maison Louis Vuitton à Asnières, appelée Galerie, retrace dans ce qui a été son lieu de vie et son lieu de travail.
Personnel dans les Ateliers Louis Vuitton d’Asnières
Les Vuitton sont des visionnaires qui ont tout inventé avant l’heure.
Louis croit en l’essor des voyages. Il remplace les malles arrondies qui existent alors par des malles plus légères en peuplier qui peuvent se permettre d’être rectangulaires car elles sont fabriquées avec une toile enduite imperméable grise très résistante, baptisée toile Trianon. Elles s’empilent et prennent moins de place dans les cabines des bateaux, les compartiments de l’Orient Express, à l’arrière des décapotables…
Pour échapper à la contrefaçon, Louis Vuitton imagine également la toile à rayures, le damier brun et beige. Mais comme cela ne suffit pas, Georges son fils dépose la toile Monogram qui alterne les initiales enlacées LV, des pointes de diamants, des étoiles et des fleurs quadrilobées.
Mais la maison doit aussi sa réputation à son souci d’aménager les intérieurs. 
Regardez ces magnifiques nécessaires à toilette.
Elle cherche à inventer des contenants pour chaque circonstance de la vie. Exemple avec des malles armoires ou de pique-nique, 
des boites à chapeaux 
ou ce coffret vendu garni de fleurs fraîches coupées, et qui se garde une fois les fleurs fanées. On devrait d’ailleurs le retrouver en boutique bientôt.
Exemple aussi avec la malle lit, un des objets cultes de la maison Louis Vuitton, créée vers 1868, avant l’expédition au Congo de Pierre Savorgnan de Brazza. 
Très vite, la popularité de ce dernier la fit connaître sous le nom de « malle Brazza ».
Gaston Louis, le fils de Georges s’attache ensuite à faire connaître la marque, (Vuitton est primé à toutes les expositions universelles) et à constituer son patrimoine. Grand collectionneur, il réunit un musée personnel de malles anciennes dont on voit des exemplaires à Asnières. On lui doit en 1959 une nouvelle toile enduite, plus légère et plus facilement transportable.
« Je ne suis pas né dans une malle, mais c’est tout comme! », plaisante Patrick-Louis Vuitton, 5ème génération, qui veille aujourd’hui sur les commandes spéciales dans les ateliers d’Asnières, où il a grandi et que l’on ne visite que lors des journées du patrimoine.
Certaines pièces de la maison de famille sont conservées intactes comme le salon au rez de chaussée avec ses magnifiques vitraux.
Le 2 ème étage est consacré à la mode et à la maroquinerie montrant le lien qu’elles entretiennent avec l’histoire de la marque. Le plafond a été recouvert de peuplier, ce bois dont sont fait les malles.
Faites vite au cas où il resterait des places : la visite de la Galerie Louis Vuitton, d’Asnières se termine ce 1 er Novembre. 
Si la saga de cette famille qui a intégré le giron de LVMH depuis, vous intéresse, vous pourrez aller voir l’expo que le Grand-Palais lui consacre en fin d’année. Rouvrira-t-elle après ? Mystère ? ….Bernard Arnault voudrait qu’y soient exposées plus de pièces relevant de la mémoire de l’entreprise. Histoire de faire rêver les clients…
Mais à quoi ressemblait-il Louis Vuitton ?
