Première escale en Terre de feu après une nuit de navigation à bord du Ventus Australis sur les traces d’un ancien glacier qui a reculé et pour se promener au milieu de la végétation.
Croquons ensemble la pomme de Patagonie, ce petit fruit rouge comestible et un brin amer.
Lorsqu’un glacier recule, il laisse la roche à nu sur laquelle va pousser du lichen, (mélange de champignons et d’algues) qui en se superposant en couches donne de la mousse qui elle-même en s’accumulant forme un terreau pour des plantes.
Et parmi les premières de ces plantes, cette petite pomme donc et des arbres, les Nirre que l’on appelle ici des faux hêtres. Ils annoncent le début de la forêt.
Au sol, on marche sur la fraise du diable que l’on ne se risquera pas à gouter sous peine de diarrhée mémorable.( On pense au film « Into the wild de Sean Penn !)Le renard le sait bien qui se purge avec. Cette plante possède la particularité de transformer l’azote en nitrate ce qui en fait un fertilisant efficace.
Ici en 1940, « en la Sierra del Fuego » une entreprise a introduit 25 castors canadiens pour en commercialiser la fourrure. De très lisse au Canada, pour leur permettre d’échapper à leurs prédateurs, elle deviendra rugueuse et épaisse en Patagonie, inapte à être portée en manteau.
La viande n’étant pas comestible, les velléités commerciales de cette société tournèrent court et …. On dénombre aujourd’hui 120 000 castors en Terre de feu. Un fléau : ils mangent les arbres et construisent des barrages.
Les plantes meurent de l’excès d’eau qui s’accumule sauf l’une d’entre elles qui le supporte, la Siempre Viva.
On a bien essayé d’enrôler des chasseurs pour les tuer mais les castors se sont montrés plus malins. Du coup, on essaie de les stériliser. Nous n’en verrons pas car ce sont des animaux nocturnes : nous sommes ici dans l’une des régions les plus pluvieuses au monde (8 m d’eau par an).