Suspens. La tension monte. Demain nous pourrons débarquer au Cap Horn à trois conditions : peu ou pas de vent, peu ou pas de vagues, et une marée pas trop haute.
La Compagnie Australis est la seule en effet à pouvoir débarquer ses passagers sur l’île chilienne.
Le Cap Horn, rendez-vous compte. Le point le plus austral des Amériques. Véritable cimetière marin. Au large, ils sont des milliers à avoir péri dans les eaux tumultueuses de ce passage entre l’océan Pacifique et l’océan Atlantique. Jusqu’à l’ouverture du Canal de Panama en 1914, le passage de Drake, entre le cap et le continent antarctique était le passage privilégié pour les navires qui voulaient relier l’Europe à l’Asie ou à l’Amérique de l’ouest. ( Petit Futé)
Un cap battu par les vagues, les vents et les icebergs à la dérive et redouté par les cap-horniers.
6h du matin. Branle bas de combat. Vite se préparer et avaler son petit déjeuner pour se trouver à 7 heures sur le pont et attendre les consignes du Capitaine du Ventus.
A travers le hublot de la cabine, le paysage se montre grandiose : grand ciel bleu. Pas de vent. Pas de vagues et une marée pas trop haute. Nous allons débarquer.
Mais attention, interdit de se défaire de son gilet de sauvetage au cas où il faudrait repartir à vive allure à cause de la météo. Nous déambulons avec.
Chaque année, une famille chilienne est dûment sélectionnée pour passer un an, ici, isolée de tout et de tous, de décembre à décembre : les parents et les deux filles cette année. Le père, militaire, est affecté notamment au fonctionnement du phare. La mère est formée pour leur faire l’école.
Le vent souffle qui couche parfois les hommes sur la végétation. Mais c’est bon, la mer reste impassible. Nous repartirons tranquillement. Un bateau magnifique a jeté l’ancre. Que vient-il faire là ? Quelle émotion !