Docteur, on me dit que je souffre de Tsundoku est ce grave ? Comment me soigner ?
Non madame, ce n’est pas grave sauf pour vos finances et si la personne avec laquelle vous vivez aime l’ordre….Quant à vous soigner, je ne vous donnerai aucun médicament. Mais, nous allons en parler.
Le Tsundoku ou l’art d’empiler des livres sans les lire. Un mot « valise » comme on dit, produit de l’hybridation de deux termes japonais : Tsunde-Oku, qui désigne le fait d’accumuler des choses pour les utiliser plus tard, et Doku-Sho, qui signifie livres.
Ne pas confondre avec l’idée de paraître et d’acheter des livres pour faire bien et meubler une bibliothèque ou avec la bibliomanie, un TOC, trouble obsessionnel compulsif reconnu, qui consiste à accumuler des livres peu importe leur contenu.
Le bienheureux ou la bienheureuse qui souffre de Tsundoku, au contraire, achète des livres parce qu’il les trouve intéressants !
Au Japon, les linguistes pensent que cette expression pourrait remonter à l’ère Edo (1603-1868). À cette époque, on parle notamment de Tsundoku Sensei, « professeur qui a beaucoup de livres, mais qui ne les lit pas ». Peut-être était-ce une façon de se moquer des savants ou des profs qui seuls avaient les moyens d’avoir des bibliothèques chez eux et d’accumuler rouleaux et livres.
Questions/Réponses avec Khalil Mouna, Directeur Général et co-fondateur de Gleeph.
Qu’est-ce que le Tsundoku ?
Au 19ème siècle, le Tsundoku est un syndrome très répandu au sein de la bourgeoisie japonaise, qui pour afficher un certain niveau culturel, accumule des livres sans jamais les lire. Le livre était surtout un objet décoratif.
Aujourd’hui, le terme est redevenu à la mode, mais avec un sens un peu différent : la nuance est que les personnes sujettes au Tsundoku achètent des livres avec l’intention de les lire, mais ne les lisent pas, souvent par manque de temps.
Qui sont les Français atteints de ce syndrome ?
Il s’agit essentiellement de personnes entre 25 et 45 ans. En effet, il faut avoir les moyens d’acheter autant de livres ! Globalement, le phénomène touche quand même toutes les couches de la population.
Sommes-nous nombreux à avoir cette manie d’acheter des livres sans les lire ?
Nous avons analysé les bibliothèques des 420.000 abonnés à Gleeph, et sur notre échantillon qui est assez large et représentatif, le phénomène touche à peu près 8% de la population.
Si l’on compare cela au total de la population française cela fait près de 5 360 000 de personnes touchées par le Tsundoku.
Plutôt des femmes ou des hommes ?
Le phénomène est plutôt féminin, mais il y’a une raison naturelle à cela, les femmes lisent plus, et achètent plus de livre. Mais malgré ce phénomène, les femmes restent largement devant les hommes en termes de livres lus.
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