Dachau, 45.000 habitants, et, pour l’heure, 350 réfugiés. Certains d’entre eux sont logés dans le domaine de l’ancien camp de concentration, où plus de 40.000 personnes ont péri pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est le cas d’Askan, dont le Guardian dresse le portrait : jeune Afghan de 22 ans, il a fui la tyrannie des Talibans et passe outre l’héritage historique du lieux, qu’il affirme mal connaître:
«J’avais surtout besoin d’un toit au-dessus de ma tête»,
Les habitations mises à la disposition des réfugiés se trouvent notamment sur l’ancien «herb garden», une sorte de potager où des juifs détenus cultivaient des plantes médicinales ou comestibles pour la population allemande et la Wehrmacht. C’est l’appropriation de ce jardin qui fait débat. Certains voudraient le voir sanctuarisé comme lieu de mémoire, quand d’autres membres de la ville s’y opposent, réclamant des espaces pour ceux qui n’ont nul part où aller.
Donner «un but social utile» à cet endroit
Selon Gabriele Hammermann, directrice du mémorial du camp de concentration de Dachau, «héberger les réfugiés dans un endroit qui symbolise la torture et la mort» n’est pas un geste très «accueillant». Mais elle n’exclue pas un compromis entre une partie du site qui resterait confidentielle et une autre qui accueillerait des expos ou des colloques.
Dachau est tristement célèbre pour les tortures pratiquées par les nazis pour des expérimentations médicales.
Florian Hartmann, le maire de la ville défend l’occupation de l’ancien «herb garden» et ses habitations destinées à des personnes qui ne peuvent pas avoir «des appartements aux tarifs du marché». Selon lui, cette démarche donne «un but social utile» à cet espace. L’organisation de l’«herb garden» sera décidée cet hiver.
La Femme Qui Marche avec Slate.fr http://www.slate.fr/story/107099/refugies-dachau-camp-concentration