ferme de némo. basilic fruits et légumes.Poussent au fond de la mer. Italie

Du basilic qui pousse à 8 mètres de profondeur dans la mer au large du village de Noli, en Ligurie, dans le nord-est de l’Italie. Bientôt des fraises, des tomates, des laitues et des champignons ?

Une simple expérimentation ou une solution pour avoir des cultures près des terres arides ? L’exposition universelle de Milan consacrée à l’alimentation de demain y croit puisqu’elle l’a sélectionnée parmi les 20 innovations mises en avant par l’Italie.

Au départ, il y a des passionnés de plongée. « L’idée m’est venue parce que je voulais créer plus d’interaction entre la surface et la plongée », explique à l’AFP Sergio Gamberini, PDG d’Ocean Reef. Cette société est spécialisée dans les équipements de communication sous-marine.

Il plante des graines de basilic dans une boîte en plastique : elles germent et elles poussent avec beaucoup de feuilles. Pourquoi du basilic ? Et le pesto, vous y avez pensé au pesto ?

« Cultiver sous l’eau apporte surtout une stabilité thermique. La mer conserve la température, sans grande différence entre le jour et la nuit », précise de son côté Gianni Fontanesi, responsable de la gestion du projet. À 8 m de profondeur, 60% de la lumière de la surface arrive encore aux plantes, « ce qui est largement suffisant ». Et en ce moment où l’eau est à 25°C, il fait 29°C dans ces serres singulières, naturellement protégées de tous les insectes et parasites habituels.

Sergio Gamberini crée alors « la ferme de Némo », il y a 4 ans.

Trois cloches en plastique fixées au fond de l’eau offrent autant de bulles d’air dans lesquelles sont installés des bacs de terreau classiques. L’évaporation maintient un taux d’humidité de 80 à 90% sous les cloches. La condensation fournit l’eau douce nécessaire. Les plantes régénèrent elles-mêmes l’air de leur bulle grâce à la photosynthèse.

« La ferme de Némo » a élargi l’expérience aux laitues et envisage de l’étendre dans les jours qui viennent à des champignons, tomates,  fraises et haricots.

La ferme de Némo fonctionne de juin à septembre. Histoire d’étudier de plus près les conséquences de ces serres sur l’écosystème. Le projet n’a d’avenir que si les cultures s’avèrent dans l’avenir rentables. Mais il fait déjà rêver.

Soyez le premier à commenter