Il y a 100 ans. Le 15 Juillet 1914. L’Europe ignore les conséquences de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajévo et le Sénat vote la création de l’impôt progressif sur le revenu. Une réforme qui verra le sang couler au Figaro.
En ce temps-là, Monsieur, on ne plaisante pas avec l’honneur. Pas de crise de nerfs. Pas d’hospitalisation prolongée. Non. Un assassinat pur et simple pour se venger. Faut-il plus redouter le poids des mots que le choc des photos ? Je vous laisse juge.
Photo de Joseph Caillaux.
Le directeur du Figaro, Gaston Calmette est proche du député Jules Roche et de sa Ligue des contribuables, farouche opposant au ministre Joseph Caillaux, passé de la droite au radicalisme et qui porte la réforme. Sentant leur cause faiblir, et pour soutenir l’opposition, il décide de publier la correspondance intime de Caillaux avec sa maîtresse, Berthe Gueydan.
Et les lecteurs du quotidien notamment pourront lire une lettre datée du 5 juillet 1901, et signée “ Ton Jo “ dans laquelle Caillaux fait figure de politicien hypocrite.
Henriette Caillaux, sa femme, ne le supportera pas. Le 16 mars 1914, elle se rend froidement dans le bureau de Gaston Calmette au Figaro et l’assassine. L’homme politique sera obligé de démissionner mais sa réforme passera. Elle sera acquittée, dans la surprise générale, quelques jours après.
Nous sommes donc en 1914. Et les journaux de se demander si la presse peut tout publier.
Source : le Figaro : Jacques de Saint-Victor