le vagin a son musée à londres

Reykjavik avait son musée du pénis. Londres a désormais son musée du vagin, avec l’ambition de briser quelques tabous.

Un panneau « Vagina museum », surmonte la porte d’une ancienne étable, au coeur du quartier touristique de Camden.

Ce premier musée permanent entièrement consacré à cette partie de l’anatomie féminine, gratuit, se trouve niché entre des magasins de vêtements vintage et de souvenirs.

Florence Schechter, qui l’a crée est une « scientifique vulgarisatrice « qui a déjà consacré 3 expos sur le vagin.

Cette fois, elle a voulu un lieu didactique à l’usage de tous. Sa première exposition temporaire s’attaque aux « mythes autour du vagin ».  L’enjeu n’est pas seulement d’éduquer et d’améliorer l’image de soi. C’est aussi une question de santé publique.

« Si vous utilisez un tampon, vous perdez votre virginité », « les règles sont sales »: des panneaux détricotent ces affirmations, avec force schémas et arguments.

« Certaines personnes ont trop honte de consulter un médecin lorsqu’elles ressentent des symptômes et meurent parce que des maladies comme le cancer du col de l’utérus ne sont pas dépistées assez tôt ».

Une étude réalisée par une association spécialisée dans la prévention de cette maladie a révélé l’an dernier qu’une femme sur quatre évitait de subir un frottis. Une autre de l’institut YouGov indique que la moitié des Britanniques sont incapables de situer le vagin sur un schéma.

Une partie de l’exposition est consacrée à l’hygiène et montre  des produits vendus dans le commerce et parés de mille vertus comme les « savons de virginité » ou des crèmes censées raffermir le vagin. « Ces produits perpétuent l’idée dans l’esprit des femmes que leur vagin n’est pas assez bien » souligne Sarah Creed, commissaire de l’exposition.

Les règles sont normalisées voire mises en beauté à travers la sculpture d’un tampon sur lequel le sang est remplacé par des sequins flamboyants.

Moins glamour, des culottes tâchées de pertes vaginales sont aussi exposées, histoire de rappeler que ces sécrétions sont naturelles.

« Ce sont mes sous-vêtements tachés ! » (?) Et elle ajoute en riant :  « je les ai mis dans un cadre pour vous dire qu’il n’y a pas de problème… Désolée maman! ».

 Les visiteurs en quête de frissons érotiques risquent cependant d’être déçus car l’exposition est pédagogique et non  grivoise. Mais ils peuvent se consoler en s’offrant un petit cadeau à la boutique du musée : des pendentifs ou des boucles d’oreilles en formes de vulves ou des cartes postales proclamant « Viva la Vulva ».

la Femme Qui Marche avec /AFP.

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