Mardi 19 décembre.
La loi immigration a été finalement adoptée par les députés la nuit dernière.
Il est 14 H et des poussières et je prends l’air des boutiques dans le quartier chic et joliment animé en cette fin d’année du Bon Marché à Paris.
Beaucoup de mendiants tendent la main.
Rue du Cherche-midi, une femme m’interpelle pour de l’aide.
Assise sur un banc, elle a l’air très lasse et très douce.
Je lui donne des sous et bavarde avec elle. Elle m’explique qu’elle a une pension de retraitée de 895 euros mais un loyer de 625 Euros qu’elle n’a pas acquitté ce mois-ci.
« Vous habitez le quartier » ?
« Non » dit-elle, » j’habite le XIXème.. Je viens m’asseoir sur ce banc quand il ne pleut pas. J’y reste toute la journée. Ici les gens sont généreux « .
« Mais, vous n’avez pas d’aide. Il n’y a pas d’assistante sociale qui vous aide à en obtenir ? ».
« Non. Mais madame, regardez-moi. Je suis blonde, j’ai les yeux bleus et je m’appelle Chantal. »
J’ai mis quelques secondes à comprendre : selon elle, elle n’est pas aidée dans ce quartier du 19 ème arrondissement de Paris, très populaire, car elle n’est pas étrangère.
Une femme lui apporte de quoi manger. Je les laisse.
Chantal, vous portez certes un prénom connecté…Mais vous devez au moins bénéficier de l’APL ?
Pour le reste….
Que doit-on en penser ?
Absurde dit déjà R.R : » il n’y a aucune raison qu’une assistante sociale s’occupe plus des étrangers que des Français. Et les associations humanitaires sont là pour tous. »
Je retournerai rue du Cherche-midi un jour de beau temps.