Nous sommes le mois dernier, en août, au bord de la mer. Claire a invité des amis à dîner.
Ses amis partis, elle lave ce qui ne rentre pas dans le lave-vaisselle et range sa cuisine. Elle n’aime pas la retrouver sale au réveil le lendemain.
Claire met la main sur la rambarde de l’escalier pour monter dans sa chambre. Les membres de la famille entendront dans la maisonnée un bruit épouvantable avant de la retrouver allongée sans connaissance sur le carrelage du salon.
Elle, elle n’aura rien vu venir. Elle ne se souviendra de rien jusqu’à son arrivée à l’hôpital. Une infirmière lui explique qu’elle va passer un scanner et qu’on va lui poser des agrafes. Elle s’est ouvert la tête.
Les pompiers qui l’ont transportée ont demandé au mari ce qu’elle a bu. » Un apéro et 4 verres de vins ». Ils inscriront sur leur fiche « alcoolémie aigüe ».
48 h après, la doctoresse de garde de l’hôpital arrive dans la chambre de Claire pour lui dire ; « Bonne nouvelle, vous pouvez sortir. Vos examens sont bons ».
« Merci Madame, c’est une bonne nouvelle en effet. L’autre bonne nouvelle serait de me dire pourquoi j’ai eu cette syncope« .
« Vous avez bu« .
Claire inquiète « J’avais bu en effet mais quel était mon taux d’alcoolémie ? »
« O,7 gramme d’alcool dans le sang ».
Claire énervée : « 0,7 gramme d’alcool dans le sang. Mais on conduit avec 0,5 gramme. Ce n’est qu’un verre, un verre et demi de plus ? «
Le médecin souhaite la calmer. Elle redoute un nouveau malaise sous le coup de l’énervement peut-être et lui dit : » Pas la peine de vous énerver. Dites vous bien qu’on ne saura sans doute jamais ce que vous avez eu ».
Dont acte. L’alcool a bon dos. Certes ce genre de réponse fragilise un patient mais la médecine n’est pas une science exacte.
Et si ça recommençait….
La suite, les jours suivants.
Le généraliste de Claire à qui elle raconte l’histoire rit comme un enfant dans un premier temps mais s’insurge ensuite. « Grotesque. On ne fait pas une syncope pour 0,7 gramme d’alcool dans le sang. C’est même honteux de l’avoir noté ».
Un cardiologue et un autre généraliste amis diront également que l’alcool ne peut en aucun cas être tenu pour responsable de la syncope.
Mais le cardiologue consulté pour des examens supplémentaires fera remarquer à Claire qu’elle avait bu et qu’il était tard : « minuit et demi ».
Il ajoutera qu’il vaut mieux boire à midi qu’en fin de journée lorsqu’on est fatigué !
La morale de l’histoire ?
Quand des médecins ne sont pas d’accord sur l’interprétation d’un taux d’alcoolémie, comment peuvent-ils l’être sur la Covid-19 ?