Une épidémie pédiatrique…Voilà comment le professeur Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac, qualifie la mode des puffs sur France Info.
Puff ? Une mini-cigarette électronique jetable, qui diffuse des arômes sucrés et fruités. Son nom vient de « puff », une bouffée en anglais comme on dirait « taffe » en français pour une cigarette classique.
La puff fait un tabac auprès des lycéens et des collégiens. Et c’est là le problème car elle contient de la nicotine alors que les jeunes, parfois très jeunes, n’ont pas l’impression de fumer mais plutôt celle d’inhaler une vapeur sucrée. Ils l’assimilent à un bonbon, argument du marketing et de la pub.
Les adolescents pour cible
« Cette cigarette électronique jetable « a été créée en 2019 par deux Californiens qui travaillaient déjà dans le secteur de l’e-cigarette. La puff a rapidement traversé l’Atlantique et est arrivée en France l’été dernier. La puff se répand comme une traînée de poudre. Contrairement à ce qu’affirment les fabricants, la cible c’est bien les plus jeunes. La variété des parfums proposés, comme banane givrée ou marshmallow, la publicité sur TikTok ou Instagram, montrent clairement qu’on ne vise pas des cinquantenaires ! » ( Interview Ouest-France).
Et le professeur Loïc Josseran d’expliquer :
« 2% de nicotine, ça peut paraître très faible, mais si on arrive rapidement à l’addiction, c’est parce que 600 puffs, c’est l’équivalent de deux paquets de cigarettes en termes de nicotine. D’ailleurs, ça a été rappelé par le Haut Conseil de la santé publique : ces cigarettes électroniques, chez les non-fumeurs et notamment chez les enfants, sont des portes d’entrée vers le tabagisme. C’est écrit noir sur blanc ».
« C’est une petite barre colorée très attractive : on la sort de la boîte, on la porte à la bouche et c’est parti. C’est extrêmement simple d’usage, on n’a pas besoin de la charger, pas besoin de la remplir…. J’en veux terriblement à tous les commerçants qui acceptent d’en vendre sans contrôle, alors que la puff est interdite aux mineurs……C’est vendu chez les buralistes, dans les boutiques de vape, dans les épiceries de nuit, dans la grande distribution et sur Internet »…..
« Il faut absolument respecter l’interdiction de vente aux mineurs ».
Le rôle des parents ?
« Les parents doivent absolument expliquer aux enfants la façon dont ils se font attraper, l’addiction qui est derrière. Ce n’est pas un petit dispositif rigolo…Parfois, des parents ne voient pas. Au milieu d’une trousse d’enfants, ce dispositif passe comme étant un gros stylo fluo. Il y a même des ados qui tirent dessus en cours, et qui arrivent à faire sur la journée une sorte d’ivresse à la nicotine, tellement l’exposition à la nicotine va être élevée dans la journée ».
Sur Internet, un fabricant français, Liquideo explique que sa puff « Ice Cream fraise » est « un pur concentré de douceur et de baies vivifiantes, désaltérantes, et rafraîchissantes comme une vraie glace avec les morceaux de fruits confits qui en font un plaisir inégalable ». Et d’expliquer que ses aromaticiens ont fait appel aux meilleurs glaciers et sorbetiers, afin d’élaborer, ensemble, le mix fruité frais parfait ». Fin de citation.
Composition : 100% végétale, 70% Propylène glycol, 30% Glycérine végétale, Nicotine 20 mg/ml en sels de nicotine. Autonomie : 600 puffs . 11 euros 40 avec les frais de port.
Une épidémie pédiatrique…..
La Femme Qui Marche avec France Info et Ouest-France.