Ils seront nombreux les futurs grands-pères à vouloir se faire appeler « Papapa » par leurs petits enfants après avoir vu l’exposition « l’art d’être petit-fils » à la Maison de Victor Hugo, place des Vosges à Paris.
C’est ainsi que Georges Hugo avait baptisé son grand-père et c’est sûrement au cours de ses séjours, enfant, à Guernesey qu’il a vécu sa plus grande proximité avec lui et que sa vocation s’éveille. Il voit son grand-père dessiner. Il prend ses premières leçons de peinture. Il aime peindre Hauteville House, et crayonner l’île et ses habitants.
Il veut se destiner aux lettres et à la peinture. Mais comment être reconnu quand on est « Petiphysse » de comme il se nommait lui-même ? Toute sa vie, Georges Hugo sera tiraillé entre sa vénération pour son « Papapa », dont il défend la mémoire et cette vocation par laquelle il craint de la ternir.
Il en résultera un personnage à la personnalité attachante mais toute en contraste. Mondain, il fait preuve d’empathie pour les pauvres. Fils de famille, il fait son service comme simple matelot. Esthète et ardent patriote, il fera des pieds et des mains pour partir au front en 14. Amoureux passionné, il est instable dans ses relations. De santé fragile, Georges Hugo est tout à la fois timide, flamboyant, sensible et discret, flambeur et joueur. Sa fin ne sera pas très glorieuse. Sa fortune dilapidée, il vit ses derniers jours entre le Café des Gaufres et une petite chambre mansardée au dessus d’un cercle de jeu tout proche, sur les Champs Elysées.
Georges Hugo est ce que l’on appelle un peintre sans atelier. On ne sait pas où et surtout quand il peint. Il ne date pas toujours ses oeuvres. Il peut poser son chevalet dans un salon ou sur le pont d’un bateau. Ses plus belles peintures, des paysages, il les doit probablement à son expédition en Islande jusqu’à l’île Jan Mayen, avec Jean-Baptiste Charcot, son beau-frère, au cours de l’été 1902. Mais surtout il dessine. Les cafés et les scènes de spectacle qu’il fréquente.. Des portraits remarquables, ceux de ses compagnons matelots, soldats, mais aussi ceux sarcastiques de son entourage, d’hommes politiques ou d’écrivains. On parle à son propos d’observateur proustien.
Cette première grande rétrospective à la Maison de Victor Hugo lui rend hommage 100 ans après sa mort grâce à 300 pièces : dessins donc, peintures, manuscrits, carnets, gravures, et photos. La plupart des oeuvres de Georges Hugo sont présentes dans de nombreux musées et institutions françaises.(Orsay, MAD, ou musée de l’Armée par exemple).
Une expo qui plairait également à Pierre Edouard Sterin
GEORGES HUGO, L’art d’être petit-fils jusqu’au 10 mars 2024.
MAISON DE VICTOR HUGO, 6 Place des Vosges, 75004 Paris. Tél. : 01 42 72 10 16
Tous les jours de de 10h à 18h, sauf les lundis et les 25 décembre et 1er janvier)
Tarif plein : 9 €, réduit : 7 €. Gratuit pour les -18 ans
Accès gratuit dans les collections permanentes
Métro Bastille, Saint-Paul, Chemin Vert
Bus : 20, 29, 65, 69, 96. vélib : 27 bd Beaumarchais
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